Quelque 85% de la calotte glaciaire qui recouvrait le
Kilimandjaro en 1912 avait totalement disparu en 2007. Et 26% de la
glace qui se trouvait encore de façon permanente en 2000 au sommet
de ce massif volcanique s'était évaporée sept ans plus tard,
indiquent les estimations des scientifiques américains.
"Cette recherche est la première à calculer le volume de glace
perdue par les glaciers du Kilimandjaro" depuis 2000, précise
Lonnie Thompson, professeur des sciences de la Terre à l'Université
de l'Etat d'Ohio (nord), un des principaux co-auteurs de cette
communication publiée dans les Annales de l'Académie américaine des sciences datées du
deux novembre.
Une fonte récente
D'après des analyses de carottes de glace prélevées à différents
endroits dans les glaciers du massif situé à la frontière entre la
Tanzanie et le Kenya, aucun phénomène de fonte durable n'a été
détecté pendant 11'700 années. Même durant la grande sécheresse qui
a duré 300 ans en Afrique il y a 4200 ans, on ne trouve aucune
indication de réduction soutenue des glaciers.
Seule une couche de poussière d'environ 2,5 centimètres prise en
sandwich dans les glaces témoigne de cet épisode. Lonnie Thompson
et son équipe de chercheurs avaient prélevé six carottes glaciaires
dans les mers de glace du Kilimandjaro en 2000 et publié deux ans
après les résultats de leurs recherches qui constituent la base de
comparaison pour les mesures effectuées ensuite.
Un phénomène planétaire
Ces glaciologues soulignent que la fonte rapide des glaciers du
Kilimandjaro, montagne emblématique à de nombreux égards, reflète
ce qui arrive sur le Mont Kenya, la chaîne du Rwenzori en Ouganda
et dans les glaciers tropicaux des Andes en Amérique du Sud ou dans
l'Himalaya.
"Le fait qu'un nombre aussi élevé de glaciers dans les régions
tropicales et sub-tropicales fondent laissent penser que la cause
doit être unique, à savoir la hausse des températures près de la
surface du globe", note Lonnie Thompson.
La disparition progressive des glaciers de montagne risque
d'affecter sévèrement des millions de personnes, dont un grand
nombre dans des pays pauvres qui en dépendent pour leurs cultures
et leur consommation d'eau potable.
afp/os