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Employés vieillissants, patrons nonchalants

Plus assez de jeunes pour les travaux pénibles: une réalité tangible
Plus assez de jeunes pour les travaux pénibles: une réalité tangible
Les entreprises suisses ne sont pas préparées au vieillissement de leurs effectifs. Bien que conscientes de la situation, la moitié n'ont rien prévu pour faire face à l'évolution démographique.

Soixante pour cent des sociétés helvétiques ne connaissent pas
la structure d'âge de leurs employés, révèle encore un sondage de
l'Institut Adecco publié mardi à Zurich. Or, dès 2010, la majorité
de la main-d'oeuvre aura plus de 40 ans. D'ici à 2020, la
population active entre 50 et 64 ans aura augmenté d'un tiers et
celle entre 30 et 44 ans diminué d'un cinquième.



L'économie ne peut pas se permettre de privilégier des jeunes peu
formés ou peu qualifiés et d'envoyer à la retraite des seniors au
potentiel élevé, a expliqué l'ancien ministre allemand de
l'économie et de l'emploi Wolfgang Clement, président de l'institut
Adecco, devant la presse à Zurich.

Obstacle à la croissance

Le vieillissement de la population est irrépressible en Europe.
L'économie doit donc participer activement à l'évolution du marché
du travail. Le manque de spécialistes risque de devenir un obstacle
majeur à la croissance. La flexibilité et la qualification
représentent la seule sécurité contre le chômage et sont le garant
d'une saine concurrence entre les entreprises, a ajouté
W.Clement.



Concernant la gestion de la carrière et de la diversité des âges,
ainsi que la formation continue, les Suisses se trouvent au dessus
de la moyenne, a indiqué Michael Agoras, directeur d'Adecco Suisse.
Les entreprises helvétiques sont en retrait en revanche au point de
vue de la gestion des connaissances et surtout de la santé.

Paradoxe suisse

L'étude relève également un paradoxe suisse. Si les entreprises
reconnaissent majoritairement l'urgence de conserver la
compétitivité de leur personnel, elles sont peu nombreuses à
anticiper ce problème. Elles planifient leurs besoins en personnel
sur un an.



Et malgré leur mauvais score dans le sondage Adecco, les sociétés
helvétiques placent la démographie en tête de leur préoccupation
alors que leurs concurrentes craignent tout d'abord la
mondialisation.



ats/het

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La Suisse à la traîne

Pour son enquête, l'institut Adecco a interrogé 4000 entreprises, dont 500 helvétiques.

En comparaison européenne, la Suisse obtient de mauvais résultats.

Parmi les huit pays sondés, elle se trouve en avant-dernière position, devant la France.

La Suisse n'est néanmoins pas trop éloignée des résultats des autres pays.

L'indice d'aptitude démographique IAD mesuré par Adecco atteint 174 points sur une échelle entre 100 et 400 alors que la moyenne des huit pays (Royaume-Uni, Italie, Belgique, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, France et Suisse) est de 182.

L'indice a été obtenu en pondérant différents critères: gestion de carrière, formation tout au long de la vie, santé, gestion des connaissances et de la diversité des âges.