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Le "paysan libéré" est arrivé

Les petites exploitations ont particulièrement souffert
Avenir suisse voit dans le paysan nouveau un vrai entrepreneur
Avenir suisse appelle à un changement radical de l'agriculture: d'ici 15 ans, il veut voir les protections douanières et les soutiens au marché tomber. L'Union suisse des paysans se montre très critique par rapport à cette vision.

La boîte à idées de l'économie suisse a présenté devant les
médias réunis à Berne jeudi sa vision nouvelle de l'agriculture,
contenue dans une étude intitulée . Le changement de direction
souhaité doit être piloté par les entrepreneurs agricoles, l'Etat
se chargeant seulement de déterminer les conditions-cadres, selon
le «think tank».



L'avantage serait de parvenir à diminuer nettement les prix des
denrées alimentaires en Suisse. Les moyens que la Confédération
alloue aujourd'hui à l'agriculture pourraient être recentrés sur
des prestations spécifiques, comme l'aménagement du territoire.

Tentative d'influencer la PA 2011 ?

Avenir suisse se défend de vouloir influencer la politique
agricole 2011. Selon le "think thank", il s'agit plutôt de
provoquer une discussion de fond sur le futur de l'agriculture
après 2010.



Le projet de politique agricole 2011 est actuellement soumis au
parlement. Le Conseil fédéral prévoit de diviser par deux les
mesures de soutien au marché, de démanteler le mécanisme des
subventions à l'exportation et d'augmenter les paiements directs,
avec pour objectif de rendre l'agriculture plus compétitive.

L'USP très critique

L'Union suisse des paysans (USP) estime que le livre d'Avenir
suisse, "Le paysan libéré", examine . Dans un communiqué, l'USP se montre très critique à
l'égard de cette analyse.



Qualifiant Avenir Suisse "d'usine à penser financée par les
banques et les entreprises pharmaceutiques", elle considère que le
livre ne présente pas de solutions viables, mais uniquement des
stéréotypes libéraux. Elle reconnaît tout au plus à la publication
le mérite de donner un aperçu des sujets agricoles débattus depuis
longtemps.

Coût des transports oublié

Uniterre s'étonne quant à elle que les experts, qui prétendent
pourtant que leurs réflexions s'inscrivent dans la durée, fassent
entièrement abstraction du renchérissement inévitable du coût des
transports lié à l'épuisement à moyen termes des ressources
d'énergie comme le pétrole. Aujourd'hui les coûts de transport sont
quasi insignifiants dans le prix d'un produit agricole.



Mais quand les céréales, la viande et autres produits d'outre-mer
deviendront si chers qu'on cherchera à nouveau à les produire ici,
il n'y aura de loin plus assez de paysans pour faire ce travail si
on suit les propositions de la Politique agricole 2011 ou, pire,
celles d'Avenir suisse, avertit Uniterre, syndicat d'agriculteurs
romands.



Chef de l'Office fédéral de l'agriculture, Manfred Bötsch estime
lui aussi que l'étude «n'apporte rien de neuf». Avec ces critiques
contre les paiements directs, Avenir suisse met même en danger
l'actuelle réforme agricole, a-t-il déclaré dans une interview au
magazine économique alémanique «Cash».



agences/jab

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Les paysans pas à la fête en 2005

L'année 2005 a été moyenne pour les paysans, selon l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG).

Le revenu agricole par exploitation s'est élevé à 54'000 francs, soit 6000 francs de moins qu'en 2004, considérée comme une très bonne année.

Le revenu du secteur est de 2,7 milliards de francs. Selon les premières estimations, il devrait légèrement diminuer en 2006.

Les dépenses fédérales pour l'agriculture et l'alimentation ont baissé de 131 millions entre 2004 et 2005. Elles ne représentent plus que 7,3 % des dépenses de la Confédération.

Importantes restructurations déjà menées

L'USP relève que l'agriculture a connu une importante restructuration ces dernières années.

Comme le montre le rapport agricole 2005 publié jeudi par l'Office fédéral de l'agriculture, près de 30'000 fermes ont disparu depuis 1990 et six exploitations cessent leur activité chaque jour.

L'USP souligne que les prix à la production ont baissé de plus de 25% depuis 1990, alors que les prix à la consommation ont progressé de 15% pendant la même période.