Chassant à nouveau sur les terres du Front national, le
ministre-candidat a souhaité que les sans-papiers et les immigrés
en situation régulière depuis moins de 10 ans en France n'aient pas
accès au droit au logement opposable.
Cette conférence de presse, initialement prévue vendredi, avait
été avancée à jeudi, officiellement en raison de la présentation du
bilan 2006 de l'observatoire national de la délinquance (OND), qui
fait état d'une baisse de 1,3% des crimes et délits constatés sur
l'ensemble de l'année. Résultat, elle a eu lieu trois heures après
les vœux de Jacques Chirac à la presse.
Fier de son bilan sécuritaire
Commençant par le sujet à l'ordre du jour, Nicolas Sarkozy a
longuement défendu son bilan sécuritaire à grands renforts de
chiffres. Il s'est dit "fier" du recul de 9,4% de la délinquance
depuis 2002. "La sécurité a progressé, la peur a reculé", s'est
vanté le ministre de l'Intérieur, qui a fixé aux forces de l'ordre
l'objectif d'une nouvelle baisse de 2% pour 2007.
Nicolas Sarkozy s'est décerné un autre satisfecit sur
l'immigration. La lutte contre l'immigration clandestine a atteint
selon lui "un niveau inégalé" depuis cinq ans, avec une
"augmentation de 140% par rapport à 2002" du nombre de reconduites
à la frontière. Vingt-quatre mille immigrés en situation
irrégulière ont été expulsés en 2006 du territoire métropolitain et
autant outre-mer. Il a fixé l'objectif de 25'000 reconduites en
2007.
Jacques Chirac défié
A trois jours de son sacre par les adhérents de l'UMP, Nicolas
Sarkozy a encore défié Jacques Chirac. Alors que le chef de l'Etat
a de nouveau souhaité jeudi que la participation des ministres au
débat électoral "ne se fasse pas au détriment du travail
gouvernemental", il a expliqué qu'il pouvait rester au ministère de
l'Intérieur jusqu'au dernier moment.
Il a invoqué "l'exemple" donné en 1988 et 2002 par Jacques Chirac,
Premier ministre-candidat puis président-candidat. "L'exemple vient
d'en haut. S'il l'a fait, je dois bien pouvoir le faire", a-t-il
ironisé. En réponse à une autre question, il a confirmé qu'il
quitterait la place Beauvau avant l'élection présidentielle, sans
vouloir dire à quel moment.
ap/afp/ant
Jacques Chirac entretient le suspense
A 74 ans et après 12 ans à la tête de l'Etat français, Jacques Chirac maintient le suspense sur une éventuelle participation à l'élection présidentielle. Lors de ses vœux du Nouvel An à la presse, il a indiqué jeudi qu'il allait y «réfléchir».
«Le moment venu, je ferai connaître aux Français ma décision, avec une seule exigence: l'intérêt national», a assuré le chef de l'Etat, dont 81% des Français, selon un récent sondage IFOP, souhaitent qu'il ne soit pas candidat.
Le président a dit à plusieurs reprises qu'il s'exprimerait sur ce point au premier trimestre. La plupart des analystes estiment néanmoins sa candidature très peu probable en raison de son âge et de sa faible cote de popularité.
Vers une fracture de la droite?
Une candidature de J.Chirac diviserait la droite pour l'élection présidentielle, alors que tous les sondages donnent actuellement le chef du parti majoritaire UMP Nicolas Sarkozy au coude à coude avec la candidate socialiste Ségolène Royal.
Sarkozy doit être investi dimanche par son parti. Les 336'838 adhérents de l'UMP ont commencé à voter, par internet, pour désigner leur champion, N.Sarkozy étant le seul candidat.
Une candidature de J.Chirac à la présidentielle ferait aussi le jeu du chef de file de l'extrême droite Jean-Marie Le Pen, qui a récemment rêvé à voix haute d'un second tour face à Mme Royal.