En 2002, le taux atteignait plus de 32 % chez les garçons et 21
% chez les filles, a expliqué mardi devant la presse Marina
Delgrande, collaboratrice scientifique à l'Institut suisse de
prévention de l'alcoolisme et autres toxicomanies (ISPA).
Le taux des adolescents qui s'enivrent à plusieurs reprises à
lui aussi diminué, a-t-elle précisé. Malgré ces bonnes nouvelles,
«l'alcool reste le problème numéro un auprès des jeunes», a estimé
le chef remplaçant de la section «programmes nationaux de
prévention» de l'Office fédéral de la santé publique, Martin
Büechi.
Car même si les chiffres montrent une diminution de la
consommation de produits alcoolisés et de la fréquence des
enivrements, ils demeurent plus élevés qu'en 1998 et au cours des
années précédentes.
Envol du cannabis stoppé
Du côté du cannabis, le taux a clairement chuté ces dernières
années. Il a là même rejoint celui de 1998, a expliqué Holger
Schmid, responsable de l'enquête auprès des écoliers. La tendance à
la hausse constatée depuis 1986 est donc stoppée, s'est-il
réjoui.
Environ 34% des garçons de 15 ans avaient déjà fumé du cannabis au
moins une fois dans leur vie en 2006. Ils étaient près de 46% en
2002 et 32% en 1998. Chez les filles, environ 27 % avaient touché à
cette substance en 2006 contre 37% en 2002 et 23% en 1998. Pour M.
Büechi, cette baisse du nombre de consommateurs de cannabis n'est
pas sans lien avec la diminution du nombre de fumeurs de tabac.
Jeunes fumeurs en baisse
Le tabac a effectivement de moins en moins de succès chez les
jeunes, s'est réjoui Emmanuel Kuntsche, collaborateur scientifique.
En 2006, environ 15% des jeunes de 15 ans fumaient au moins une
fois par semaine et environ 10% chaque jour. En 2002, ils étaient
23% à fumer chaque semaine et 16% quotidiennement, a-t-il démontré.
Globalement, le nombre de fumeurs parmi les jeunes a régressé ces
dernières années.
Malgré cette tendance positive, près de 10'000 jeunes fument
encore chaque jour, a souligné M. Kuntsche. Et les études montrent
que dans leur grande majorité, ces adolescents continueront à fumer
à l'âge adulte. «Il est donc important d'agir de manière précoce»,
en a conclu Martin Büechi.
ats/sch
Les possibles raisons de ces bons chiffres
Pour expliquer cette «embellie générale», les chercheurs tiennent à souligner la convergence de multiples facteurs.
Parmi ceux-ci figurent les campagnes de prévention, les débats sur la fumée passive, l'explication claire auprès de la population que le cannabis est illégal ou encore l'introduction d'une taxe spéciale sur les alcopops.
Mais l'ISPA ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin. Il préconise notamment la hausse du prix des cigarettes et des boissons alcoolisées ainsi que la réduction de l'accès à ces produits.
Et de donner l'exemple des stations-service où «il n'est pas aisé pour un vendeur de refuser de vendre de l'alcool à une bande de mineurs à une heure tardive», a illustré le directeur de l'institut, Michel Graf.
Enquête représentative
L'enquête «Health Behaviour in School-aged Children» a été menée en Suisse de manière anonyme auprès de 9800 élèves âgés de 11 à 15 ans. Elle se veut représentative pour l'ensemble de la Suisse, a précisé l'ISPA et est conduite sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé dans 41 pays.