«J'ai accédé à sa volonté de mourir», a déclaré jeudi le médecin
Mario Riccio lors d'un point de presse organisé par le petit Parti
radical, membre de la coalition de gauche au pouvoir, qui a soutenu
le combat de Welby. L'anesthésiste de l'hôpital de Crémone a
expliqué avoir débranché le respirateur et administré par voie
intraveineuse des médicaments pour éviter au malade de
souffrir.
Il a indiqué avoir été en contact avec Marco Capatto, dirigeant
des radicaux, "qui m'a demandé si je pouvais aller jusqu'à
concrétiser ce qui était clairement le souhait de Piergiorgio
Welby".
"Une longue discussion"
"Je n'y ai vu aucun obstacle (...), considérant que le droit
réclamé par Piergiorgio Welby est reconnu et largement pratiqué en
Italie", a déclaré le médecin. Il a raconté avoir eu lundi une
"longue discussion avec le malade qui lui a "pleinement confirmé sa
volonté de voir débranché le respirateur artificiel auquel il était
lié (...) avec l'accompagnement d'un sédatif".
La nouvelle de son décès a été annoncée jeudi matin par Marco
Panella, leader historique du petit parti libertaire et laïque, qui
s'était par le passé déclaré prêt à débrancher lui-même le malade
si celui-ci le lui demandait.
"Piergiorgio Welby est mort cette nuit. Nous lui sommes tous
reconnaissants pour ce qu'il a su concevoir et réaliser et qui
représentera, pour nous hommes et femmes aimant la vie, la liberté,
la responsabilité, une source de force, d'amour et d'espoir", a
annoncé un Marco Panella visiblement ému à la radio.
Pas d'acharnement thérapeutique
Le décès de Piergiorgio Welby intervient au lendemain de l'avis
du Conseil supérieur de la santé (CSS) italien qui avait estimé que
le malade ne faisait pas l'objet d'un acharnement
thérapeutique.
"Le traitement de Piergiorgio Welby, et en particulier le
respirateur artificiel qui le maintient en vie, ne constitue pas un
acharnement thérapeutique", avait estimé le CSS, en réponse à une
demande d'avis du ministre de la Santé, Livia Turco. Les experts du
Conseil avaient justifié leur avis en affirmant, entre autres,
qu'il n'était pas en danger de mort "imminent".
afp/sun
Un combat acharné pour la mort
Piergiorgio Welby, qui aurait eu 61 ans le 26 décembre, est devenu célèbre en Italie et dans le monde en raison de sa lutte acharnée, y compris devant les tribunaux, pour obtenir le droit de débrancher le respirateur qui le maintenait en vie.
Il était maintenu en vie depuis 1997 grâce à un respirateur et nourri par sonde, un traitement qu'il refusait depuis l'été dernier lorsque son état de santé s'était brusquement aggravé.
Il y a dix jours, ses avocats avaient demandé à la justice italienne de reconnaître son droit de refuser l'acharnement thérapeutique et d'autoriser le débranchement de son respirateur artificiel.
Les avocats avaient refusé de se placer sur le terrain de l'euthanasie, punie comme un homicide en Italie, fondant leurs arguments sur le droit de refuser un traitement, reconnu par la Constitution italienne.
Cette requête avait obtenu le soutien du parquet de Rome, mais le juge a estimé que le recours était "irrecevable" en raison d'un vide juridique en la matière.