Corot (acronyme de COnvection, ROtation des étoiles et Transits
des planètes extrasolaires) a décollé du cosmodrome de Baïkonour
(Kazakhstan). Il a quitté la Terre à bord de la fusée russe à 20h23
locales (15h23, heure française). La séparation des quatre boosters
qui propulsent le lanceur s'est effectuée au bout de deux minutes,
comme prévu. "Le lancement s'est déroulé sans accroc", a commenté
Igor Panarine, porte-parole de l'Agence spatiale fédérale
russe.
Sismologie stellaire
Le satellite a ensuite été placé sur une orbite survolant les
pôles de la Terre à 896 km d'altitude. Equipé d'un télescope de 30
cm de diamètre, Corot a été initialement conçu pour analyser les
variations lumineuses des étoiles, grâce à la mesure de leurs
vibrations appelée sismologie stellaire. Mais sa mission a ensuite
évolué vers la recherche d'exoplanètes (lire
ci-contre) après la découverte en 1995 par deux
scientifiques suisses de la première planète gravitant autour d'une
autre étoile que le Soleil, 51 Pégase b.
Le projet a été lancé l'impulsion du (CNES) au
milieu des années 1990. Son coût relativement modeste, évalué à 170
millions d'euros, est assuré à plus de 60% par la France. La
mission est conduite par le CNES, en coopération avec l'Agence
spatiale européenne (ESA) et cinq pays partenaires (Allemagne,
Autriche, Belgique, Espagne et Brésil).
ap/sun
Une première
La mission Corot marque la première tentative de détection à partir de l'espace de "petites" planètes rocheuses, situées hors du système solaire.
Le projet devance la mission américaine Kepler, qui doit décoller en 2008 et va disposer d'un budget et de performances supérieures à Corot.
Pendant les deux ans et demi de sa mission, le satellite va notamment s'attacher à découvrir des planètes de petites tailles, plutôt rocheuses, en orbite autour d'autres étoiles que le Soleil.
Cette présence est détectable par la diminution de l'intensité lumineuse d'une étoile lors du passage d'une exoplanète.
Le but est de rechercher des planètes indétectables depuis le sol, plus petites que Neptune et allant jusqu'à la taille de la Terre ou plus.
L'ESA travaille aussi sur son projet Darwin, qui prévoit d'envoyer trois télescopes de trois mètres de diamètre à partir de 2015 à 1,5 million de kilomètres de la Terre.