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Jacques Chirac veut baisser la fiscalité

Malgré les critiques, Jacques Chirac a défendu son bilan africain
Jacques Chirac estime que la concurrence fiscale est un "enjeu majeur"
Deux jours après les propos controversés du porte-parole de Ségolène Royal sur le paradis fiscal suisse, Jacques Chirac a proposé jeudi de faire passer le taux d'impôt sur les sociétés à 20% d'ici 5 ans.

Le président français, 74 ans, qui n'a toujours rien dévoilé de
ses intentions pour l'élection présidentielle du printemps, a
profité d'une cérémonie de voeux devant des représentant des
syndicats, du patronat et des associations pour faire une série de
propositions concrètes en matière d'impôt sur les sociétés ou de
sécurité sociale.

"Enjeu majeur"

"L'enjeu majeur des années à venir, c'est la concurrence fiscale
entre les nations. Pour conserver nos entreprises et en attirer
d'autres, c'est sur le taux de l'impôt sur les sociétés qu'il
faudra agir", a déclaré le chef de l'Etat, rappelant que ce taux
s'élève en France à 33%, près de huit points de plus que la moyenne
européenne.



"L'objectif doit être de le ramener à 20% en cinq ans", a-t-il
dit. Il a également proposé que les entreprises qui distribuent
autant à leurs salariés, sous forme de participation ou
d'augmentations de salaires, qu'à leurs actionnaires, bénéficient
d'un taux d'impôt sur les sociétés réduit, "de l'ordre de 10%".

Deux jours après Arnaud de Montebourg

Ses déclarations interviennent alors que dans une tribune libre
parue mardi dans le quotidien français «Libération», Arnaud
Montebourg, porte-parole de la candidate socialiste à la présidence
française Ségolène Royal a violemment critiqué mardi les «pratiques
prédatrices» des «paradis fiscaux suisses».

Le plus longtemps possible

A quelques mois de la fin de son second mandat et après douze
ans à la tête du pays, J. Chirac semble avant tout signifier qu'il
compte peser le plus longtemps possible dans le jeu politique. Les
analystes jugent pourtant improbable qu'il se présente à
l'élection.



Parmi d'autres propositions, il a souhaité une augmentation de 30%
des budgets des universités. Il a aussi affirmé qu'»il est temps»
pour l'Union européenne (UE) de fixer «une politique de change» et
d'adopter une «politique commerciale offensive» à l'instar des
autres puissances économiques.



Montrant qu'il continue de tenir la barre du pouvoir sans se
laisser marginalisé par le duel annoncé entre le ministre de
l'intérieur Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, J. Chirac s'est
opposé à la fois aux «illusions» idéologiques de l'une et au «tout
libéral» de l'autre.



Agences/tac

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Promesses tous azimuts pour S.Royal

Ségolène Royal a de son côté précisé jeudi ses promesses électorales. Elle s'est engagée à redresser une «France qui va mal». «Si la France va mal ce n'est pas parce qu'elle manque d'atouts, c'est parce que ses gouvernants les gaspillent», a déclaré Ségolène Royal lors d'un discours-programme.

La socialiste a mis l'accent sur l'accès au logement, un thème qui s'est imposé ces dernières semaines au coeur de la pré-campagne électorale, sur la pression d'associations qui ont accumulé des initiatives largement médiatisées.

S.Royal, au coude à coude dans les sondages avec le favori à droite Nicolas Sarkozy, a promis la construction de 120'000 logements sociaux ou l'obligation dans chaque ville de créer une place d'hébergement d'urgence pour 1000 habitants.

Ces promesses interviennent au lendemain d'une initiative spectaculaire du premier ministre Dominique de Villepin, qui a annoncé le vote rapide d'une loi garantissant le logement pour tous à partir de 2012.

S.Royal a également promis de tout faire pour l'emploi des jeunes, annonçant ainsi que "chaque jeune, à sa majorité, disposera d'un prêt gratuit de 10'000 euros garantis par l'Etat pour lui permettre de construire son premier projet de vie".