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Fiscalité: M.Calmy-Rey veut plus de respect

Micheline Calmy-Rey réagit aux attaques venues de France
Micheline Calmy-Rey réagit aux attaques venues de France
Micheline Calmy-Rey, invitée du 19:30 de la TSR, a estimé que la Suisse n'a pas de conseils à recevoir de la France. Elle s'exprimait suite aux propos controversés d'Arnaud Montebourg sur le dumping fiscal de la Suisse.

La présidente de la Confédération a rappelé que la Suisse
faisait partie d'un marché dans lequel la compétitivité fiscale
devait pouvoir s'exercer. «J'estime que l'on devrait nous montrer
un peu plus de respect», a déclaré la conseillère fédérale, par
ailleurs ministre des Affaires étrangères. «La Suisse est le 2e
acheteur de l'Union européenne et elle fait vivre 100'000
frontaliers», a-t-elle rappelé.

300 millions rétrocédés à l'UE

La conseillère fédérale a notamment fait valoir qu'en vertu de
l'accord bilatéral sur la fiscalité de l'épargne, Berne restitue
chaque année 300 millions de francs à l'UE, soit une partie du
produit de l'impôt sur l'épargne des Européens établis dans le
pays. «Nous n'avons donc vraiment pas de conseils à recevoir», a
lancé la Genevoise.

Tradition sociale à restaurer

La présidente s'est également exprimée sur la volonté de l'USS à
faire profiter les salariés du boom économique. Elle a rappelé que
les problèmes sociaux étaient la grande préoccupation des
citoyens.



Micheline Calmy-Rey est allée dans le sens de l'USS en estimant
qu'une économie florissante devait profiter à tous les citoyens:
«c'est dans l'intérêt de l'économie: on ne peut pas croître en
laissant de côté des pans entiers de la population». Elle a aussi
plaidé pour que la Suisse renoue avec sa tradition sociale, alors
que l'AVS fête ses 60 ans cette année.

Regard différent des femmes

Enfin, Micheline Calmy-Rey, interrogée sur l'émergence de femmes
au pouvoir dans le monde, a souligné qu'il était particulièrement
important que les femmes s'engagent en politique.



«Cela peut servir d'exemple aux petites filles. Elles sauront
qu'il est possible de concilier politique, vie professionnelle et
vie familiale», a-t-elle déclaré tout en rappelant l'importance du
regard différent des femmes et des mères. «Nous sommes plus
sensibles à la protection de la vie, de l'environnement et des
ressources. C'est important».



tac

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Arnaud Montebourg persiste et signe

Dans une tribune publiée mardi par le quotidien français «Libération», Arnaud Montebourg, porte-parole de la candidate socialiste à la présidence française Ségolène Royal, a violemment critiqué les «pratiques prédatrices» des «paradis fiscaux suisses» et qualifié la Suisse de «voisin indélicat».

Interrogé par la Télévision suisse italienne (TSI), le député de Saône-et-Loire a affirmé que «le grand débat sur la fiscalité et le dumping fiscal ne fait que commencer». Il a toutefois estimé que ces discussions devaient se mener «calmement, sans polémique».

Le président du parti radical genevois Pierre Maudet a quant à lui dénoncé sur France 2 les «effets de manche» et les arguments «mensongers» d'Arnaud Montebourg. Selon lui, le débat sur la fiscalité en France est «justifié», étant donné la très forte imposition subie par les hauts revenus. Mais il regrette que les politiciens français essaient de «dévier» ce débat en critiquant la Suisse.