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Nicolas Sarkozy: "Sacre" à la "soviétique"

Nicolas Sarkozy a été plébiscité par 98% des militants UMP
Nicolas Sarkozy a été plébiscité par 98% des militants UMP
La presse française revenait lundi sur l'investiture de Nicolas Sarkozy dimanche par les militants UMP. Les médias évoquent le "sacre", le "sarko-show" ou encore la "démonstration de force" du ministre de l'Intérieur.

Le journal Les Echos (économique) qualifie de "score quasi
soviétique" les 98,1% de suffrages de l'unique candidat à
l'investiture et souligne que l'histoire retiendra "une
démonstration de force".

"Un empereur romain"

Le Courrier Picard résume la tonalité générale: "Le sacre, le
show, bref le sacro, le Sarkoshow", estimant que le candidat a été
"ovationné comme un empereur romain".



Libération (gauche) estime pourtant que Sarkozy "n'est pas le
César ou le Napoléon qu'on voit parfois en lui", la preuve selon
lui : "Plébiscité par son camp, seul maître à bord sur le vaisseau
du conservatisme moderne, il n'a pas eu besoin des grenadiers de
Murat, chers à Villepin, pour s'imposer".



Sur ce thème, seule L'Humanité (communiste) estime que le
plébiscite n'est pas réel: "La seule surprise, dans ce contexte,
est venue de la participation : un adhérent sur trois, selon les
chiffres officiels, a préféré voter avec ses pieds".

"L'homme pressé"

La Tribune estime que chez celui qu'il décrit comme "l'homme
pressé de la politique française, "les idées se bousculent; pas un
problème dans ce pays pour lequel il n'ait imaginé une
solution".



Selon l'éditorialiste du quotidien économique, "ce qui lui manque,
à lui, c'est ce que les Français accordent spontanément et sans
condition à sa rivale socialiste : la simplicité". Et de noter que
"Nicolas Sarkozy a réussi le double exploit d'être le personnage le
plus médiatisé de l'univers politique et le plus mal aimé. Un
handicap sérieux".

Ségo et Sarko loin devant

Evoquant "la campagne vraiment lancée", les éditorialistes
étaient nombreux, tel dans Le Figaro (droite), à assurer que "les
deux champions sont installés, loin devant tous les autres
candidats, tellement loin que l'on voit mal comment le duel final
entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal pourrait ne pas avoir
lieu".



A propos du programme du candidat, la Croix (catholique) estime
qu'il s'agit d'un "catalogue impressionnant où rien ni personne (ou
presque) n'est oublié. Ambition attrape-tout, peut-être, mais
l'ensemble paraît très concret" et "souligne par contraste le flou
revendiqué du programme de Ségolène Royal".



Autre sujet évoqué par plusieurs éditorialistes: l'éventuelle
démission du ministre de l'Intérieur. Le quotidien régional
Ouest-France se demande si le ministre ne risque pas de gêner le
candidat de l'UMP: "Au fil des semaines à venir, sa double
casquette risque d'être plus un handicap qu'un avantage",
écrit-il.

Victoire d'un pro-US pour Moscou

Nicolas Sarkozy "a remporté une très importante victoire
intermédiaire" puisqu'il était le seul candidat en lice de son
parti de droite UMP qui a "démontré ainsi son unité", estime lundi
la presse russe.



Mais les journaux s'inquiètent cependant des conséquences que
pourraient avoir une victoire à la présidentielle du ministre,
lequel plaide pour de meilleures relations avec les Etats-Unis dont
il admire le modèle de société.



"Si Sarkozy est élu président de la France, il est peu probable
qu'il soit soupçonné de sympathiser avec la Russie, comme l'était
Jacques Chirac", écrit le quotidien Gazeta.

La Grande-Bretagne réagit aussi

La presse britannique s'interroge quant à elle sur les qualités
du candidat Sarkozy. "Qui est le véritable Nicolas Sarkozy?", se
demande le Financial Times dans son éditorial. Le quotidien des
Affaires estime qu'il doit "démontrer qu'il est un homme politique
cohérent qui est plus qu'un brillant populiste avec du flair pour
l'auto-promotion".



"Plutôt que d'encourager les craintes françaises face à la
mondialisation et le trop d'immigration, il devrait démontrer qu'il
a la vision et la cohérence pour offrir à la France la confiance en
soi, l'ouverture et les valeurs libérales sur lesquelles la
République est fondée", conclut-il.



agences/tac

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Sarko, le plus proche des modestes

Le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy est le candidat qui prend "le mieux en compte les préoccupations des catégories populaires", selon un sondage publié lundi par "Libération".

Nicolas Sarkozy est perçu par 19% des sondés comme le candidat qui répond le mieux aux catégories modestes. Il devance la candidate socialiste Ségolène Royal (15%) et le président de l'UDF François Bayrou (10%). Ils sont 16% à ne pas se prononcer.

Chez les ouvriers et les employés, Nicolas Sarkozy arrive également en tête avec 19%, devant la candidate de Lutte ouvrière Arlette Laguiller (15%) et Ségolène Royal (14%). Les sondés sont 15% à ne pas se prononcer et 10% à juger qu'"aucun" candidat ne répond aux classes populaires.

Jack Lang très critique

Même s'il affirme avoir changé, le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy sera "redevable" de la politique de l'actuelle majorité, a affirmé lundi le porte-parole de Ségolène Royal Jack Lang sur Europe 1.

"On ne peut pas, comme cela, faire oublier ce qui a été fait et pas fait. Nicolas Sarkozy (...) entendra les uns et les autres lui rappeler que, sous son gouvernement, le gouvernement actuel, pendant cinq ans, on a mené une politique antisociale, anti-jeunes, une politique qui n'a pas donné à la croissance toutes ses chances, une politique qui a diminué le rôle de la France".