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Mutisme de mise au début du procès Swissair

Il y avait surtout des journalistes pour ce premier jour de procès
Il y avait surtout des journalistes pour ce premier jour de procès
Les interrogations autour de la faillite de Swissair ont persité au premier jour du procès contre les ex-responsables de la compagnie à Bülach. Le banquier Bénédict Hentsch et Gerhard Fischer se sont tus mardi face aux juges.

Installé sur une estrade devant les accusés et le public, le
président du tribunal Andreas Fischer a posé à deux reprises une
liste de questions dans le vide. Gerhard Fischer le matin, puis
Bénédict Hentsch l'après-midi, ont juste affirmé être non
coupables. Pour le reste, ils ont opté pour le silence, comme
l'autorise la loi.



Les deux anciens membres du conseil d'administration de SAirGroup
sont accusés de gestion déloyale et de diminution effective de
l'actif au préjudice des créanciers comme tous les autres membres
du conseil.

Surréaliste

Dans son monologue prononcé dans une ambiance surréaliste, le
président du tribunal Andreas Fischer a posé des questions sur
l'utilisation des fonds du groupe, soit plusieurs milliards de
francs, pour assainir la filiale SAirLines. Il a aussi abordé
l'augmentation de participation de SAirGroup dans Sabena, alors que
la compagnie aérienne belge était au bord du gouffre.



Sur la défensive lors de son audition, Bénédict Hentsch a
seulement donné quelques informations sur sa situation personnelle
et professionnelle. Interrogé sur son retrait du conseil
d'administration de SAirGroup en 2002, il a expliqué être resté
dans cette instance jusqu'au bout.



«J'ai quitté ma propre maison pour m'occuper de Swissair», a-t- il
dit. Le financier a en effet démissionné de la banque privée Darier
& Hentsch dont il était partenaire en septembre 2001. Bénédict
Hentsch siégeait au conseil d'administration de Swissair depuis
1989.

Déclaration personnelle

Auparavant, Gerhard Fischer, 74 ans, actuel président du conseil
d'administration du groupe de transport et logistique Panalpina et
ancien directeur de la Poste a lu une déclaration personnelle afin
de justifier son silence. Pour lui, le dossier - que les experts
ont mis plus de quatre ans à boucler - est trop complexe pour y
répondre oralement. (lire ci-dessous: "la débâcle Swissair
enfin au tribunal - 15 janvier 2007
).



Les accusations portées à son encontre sont «malintentionnées»,
a-t-il ajouté. Le septuagénaire a estimé avoir effectué sa courte
tâche d'administrateur de 2000 à 2001 en prenant ses
responsabilités.



Les résultats soumis par la direction au conseil d'administration
étaient plausibles. Sans les attentats du 11 septembre 2001,
«Swissair aurait survécu», selon lui.



agences/tac/cab/ruc

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Peu de public présent

Le silence de MM. Hentsch et Fischer a abrégé la première journée de procès qui aura duré moins de trois heures.

Fortement médiatisé, le procès Swissair n'a pas attiré la foule. La première journée a été suivie par une centaine de journalistes et autant de spectateurs dans une salle comptant quelque 500 places assises.

Aux côtés des trois juges chargés de l'affaire se trouvaient des représentants de l'Etat belge, de Sabena et Hans-Jacob Heitz, avocat des petits actionnaires.

Le procès contre les 19 anciens responsables du groupe court jusqu'au 9 mars et le verdict sera rendu ultérieurement.

Retrouvez dans nos liens les reportages de Temps présent sur la défunte Swissair et la nouvelle compagnie Swiss

Suite des auditions

Mercredi, deux autres anciens membres du conseil d'administration seront entendus.

Il s'agit d'Andres Leuenberger, ancien président d'economiessuisse et de Rentenanstalt/Swisslife, et de Antoine Hoefliger, ancien président du Comptoir suisse.