Lors d'une conférence de presse touchant à plusieurs sujets
cruciaux pour l'avenir du canton, le Conseil d'Etat neuchâtelois a
annoncé son intention de centraliser à La Chaux-de-Fonds la
formation en ingénierie et microtechnique. Il s'est écarté ainsi de
l'option privilégiée par les cantons du Jura et de Berne. Ceux-ci
souhaitaient une centralisation à Neuchâtel de la HE-Arc pour des
raisons d'attractivité et d'accessibilité.
De son côté, le gouvernement neuchâtelois s'est dit «convaincu
que l'ingénierie a sa place dans les Montagnes neuchâteloises»,
compte tenu de la forte vocation industrielle de la région. Le
conseiller d'Etat bernois Bernhard Pulver n'a pas caché sa
déception après l'annonce du gouvernement neuchâtelois. Il a estimé
que ce choix allait retarder la restructuration de la HE-Arc, telle
qu'elle a été décidée en décembre par son comité stratégique.
Le comité regroupe les directeurs de l'instruction publique du
Jura, de Neuchâtel et de Berne. Il avait plaidé en faveur d'un site
unique à Neuchâtel avec deux antennes, l'une à St-Imier (BE) et
l'autre à Delémont. Comme Berne, le canton du Jura avait soutenu le
projet d'un site unique à Neuchâtel avec deux antennes. Le comité
stratégique devra à nouveau se réunir pour trouver une nouvelle
solution commune.
Jura et Berne à l'unisson
«C'est une perte de temps», a déploré Bernhard Pulver. La HES de
Suisse occidentale (HES-SO) et la Confédération exigent que la
HE-Arc se restructure pour atteindre les effectifs requis
d'étudiants par sites. La ministre jurassienne Elisabeth
Baume-Schneider a souligné que le canton du Jura allait défendre
l'option du comité stratégique de décembre, la «plus raisonnable».
«Il faut analyser la position du Conseil d'Etat neuchâtelois». Mais
Mme Baume-Schneider craint que des divergences entre les
partenaires ne fragilisent la HE-Arc.
La commune de St-Imier (BE) ne veut pas que Neuchâtel dispose de
la totalité de l'ingénierie pour tout l'Arc jurassien, a indiqué
son maire Stéphane Boillat. Selon lui, il n'est pas pensable que
St-Imier et La Chaux-de-Fonds (NE), distants d'une quinzaine de
kilomètres, abritent chacun un centre de formation en
ingénierie.
ats/sun
Un «Transrun» Neuchâtel-La Tchaux?
En lien avec le centre d'ingénierie de La Chaux-de-Fonds, le Conseil d'Etat neuchâtelois a fait miroiter le projet de création d'une liaison ferroviaire rapide entre Neuchâtel et la Chaux-de-Fonds.
Selon lui, le Grand Conseil sera saisi en automne d'un projet de réalisation ferroviaire baptisé TransRun.
Le TransRun doit constituer la colonne vertébrale du futur Réseau urbain neuchâtelois (RUN).
A ce sujet, le Conseil d'Etat a affirmé son intention de tirer le meilleur parti des récentes modifications de la législation fédérale, laquelle favorise le financement de projets répondant à une logique d'agglomération.
Réforme hospitalière
Le Conseil d'Etat a également annoncé qu'il entendait mettre en oeuvre le plan de restructuration hospitalière retenu par la direction d'Hôpital neuchâtelois. Il confirme ainsi le programme de regroupement à Neuchâtel des services de pédiatrie.
Ce projet avait suscité il y a dix jours un rassemblement de protestation de plus de 3000 personnes à La Chaux-de-Fonds.
A ce sujet, le Conseil d'Etat précise que l'Hôpital de la cité horlogère subira une rénovation interdisant toute spéculation sur le démantèlement progressif de ses plateaux techniques.