Des gerbes de fleurs et des oeillets ont été déposés au mémorial
érigé pour les quelque 1,5 million d'Arméniens massacrés par les
Turcs ottomans entre 1915 et 1923. Le rassemblement était sans
précédent dans les rues d'Erevan depuis octobre 1999, quand
plusieurs centaines de milliers d'Arméniens avaient défilé après
l'assassinat du Premier ministre Vazgen Sarkissian.
Turquie en toile de fond
Un grand nombre de manifestants portaient des photographies de
Hrant Dink. D'autres brandissaient des pancartes visant les
autorités turques: «La main du meurtrier a été dirigée par la
Turquie officielle», proclamait l'une, «Le monde est surpris, pas
nous», pouvait-on lire sur une autre. Un nombre similaire de Turcs
ont participé mardi aux funérailles du journaliste mardi dans les
rues d'Istanbul.
«La vague qui s'est levée en Turquie après ce meurtre indique que
des changements sont en cours dans la conscience des Turcs», a dit
Levon Ananian, qui dirige l'Union des écrivains arméniens. «Il ne
faut pas accuser les Turcs de notre génération, mais leurs aïeuls»,
a déclaré Anahit Aroustamian, une adolescente de quinze ans qui
s'est dit «surprise que tant de Turcs aient participé hier aux
funérailles».
reuters/sun
Mort pour avoir «insulté» la Turquie
Hrant Dink avait écrit à de multiples reprises sur le génocide arménien, un terme que les autorités turques rejettent. Il avait été inquiété par la justice.
Son assassin présumé, Ogun Samast, un jeune homme de 17 ans, a avoué l'avoir tué parce qu'il avait «insulté» la Turquie.
Cet adolescent serait lié à un groupe de nationalistes turcs, selon les informations de la police.
Lui et quatre complices présumés ont été incarcérés mercredi après avoir comparu devant un tribunal d'Istanbul.