«L'Amérique n'a pas le droit d'échouer en Irak, parce que vous
comprenez que cela aurait des conséquences funestes et de grande
ampleur», a affirmé le président américain. Selon lui, il n'y a pas
d'autre moyen que d'envoyer 21'500 soldats supplémentaires en Irak
pour arriver à la victoire.
«Modifier le cours des choses»
«Notre pays déploie une nouvelle stratégie en Irak. Et je vous
demande de lui donner une chance», a-t-il lancé. «A ce jour, à
cette heure, il est encore possible de peser sur l'issue de la
bataille. En nous efforçant de retrouver toute notre détermination,
nous pouvons encore modifier le cours des choses en notre
faveur».
George W. Bush a invoqué le «scénario cauchemardesque» d'un
retrait prématuré des Américains d'Irak et la menace d'un conflit
sur le sol irakien entre extrémistes chiites, soutenus par l'Iran,
et sunnites. «Une contagion de la violence pourrait déborder du
pays et finalement toute la région pourrait être entraînée dans le
conflit», a-t-il dit.
Main tendue
Le président a tendu la main aux démocrates, leur proposant de
se joindre à ses amis républicains dans un «conseil consultatif
spécial». Afin de «partager des idées» sur la guerre et «montrer à
nos ennemis que nous sommes unis dans notre volonté de victoire»,
a- t-il dit.
George W. Bush s'adressait pour la première fois en six ans à une
audience en majorité hostile à sa politique. Il a parlé à la
tribune avec, dans son dos, le vice-président Dick Cheney, l'un de
ses plus fervents serviteurs, et la présidente démocrate de la
Chambre des représentants Nancy Pelosi, l'une de ses plus farouches
adversaires.
Réponse sèche
La réaction des démocrates ne s'est pas faite attendre avec le
sénateur de Virginie Jim Webb qui a estimé qu'une majorité
d'Américains ne soutenait plus la guerre en Irak. «Nous avons
besoin d'une nouvelle direction (...) une politique qui retire nos
troupes des rues des villes irakiennes et une formule qui, à court
terme, nous permettra de rapatrier nos soldats», a-t-il
déclaré.
L'Irak a fortement contribué à la défaite des siens aux élections
et certains des républicains les plus éminents ont rejoint les
démocrates dans la résistance au plan de M. Bush.
Entente en politique intérieure
Soucieux de montrer qu'il n'est pas voué à l'isolement, voire à
l'inaction par la guerre en Irak et la cohabitation avec un Congrès
hostile pour ses deux dernières années de mandat, M. Bush a insisté
sur les domaines dans lesquels une entente lui semble possible:
énergie, santé, immigration et éducation (voir
ci-contre).
agences/ruc
Le climat, un "défi majeur"
George W. Bush a dit vouloir renforcer les normes imposées aux voitures particulières et favoriser les carburants alternatifs et renouvelables.
Son objectif est de diminuer de 20% d'ici à 2017 la consommation d'essence.
Ce niveau est jugé irréalisable par les détracteurs du président américain.
George W. Bush n'a en outre pas prôné la mise en place de quotas en termes d'émissions de gaz à effet de serre.
Santé et immigration
Le président a proposé des déductions fiscales pour favoriser l'accès à une couverture médicale dont sont dépourvus plus de quarante millions d'Américains.
A court terme, ce plan devrait coûter au gouvernement fédéral entre 30 et 40 milliards de dollars par an.
Il dégagera un solde positif autour de 2013, selon des responsables du Trésor américain.
Par ailleurs, le chef de la Maison blanche a plaidé pour une réforme générale de l'immigration, afin d'obtenir «un système digne de l'Amérique» qui comprenne à la fois «des lois équitables» et des «frontières sûres».