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Des Alpes vertes en 2050: pas impossible!

Le glacier d'Aletsch vu du ciel: comme les autres, il recule très vite
Le glacier d'Aletsch vu du ciel: comme les autres, il recule très vite
Des Alpes sans glaciers et sans neige dès 2050: la perspective est plausible pour les scientifiques, qui s'alarment du réchauffement climatique et demandent une réduction rapide des émissions de CO2.

«Nous assistons à un réchauffement climatique dramatique, d'une
rapidité sans précédent depuis plusieurs milliers d'années», a
déclaré devant la presse le professeur Markus Leuenberger, du
département de physique du climat et de l'environnement de
l'Université de Berne.



Réunis par le Musée alpin suisse, le Club alpin suisse et la
Société suisse de neige, glace et pergélisol, les scientifiques
suisses s'inquiètent des conséquences du phénomène en montagne,
visibles notamment par le recul des glaciers. «Entre 1850 et l'an
2000, les glaciers ont reculé de 50 %, dont 15 % dans les quinze
dernières années.



A ce rythme, on peut s'attendre à ce que certains d'entre eux
aient tout simplement disparu en 2050», a expliqué le professeur
Wilfried Haeberli, du département de géographie et de glaciologie
de l'Université de Berne.

Le pire est encore évitable

Les chercheurs suisses prévoient une hausse des températures de
2 à 5 degrés dans les cent ans à venir, avec un impact
catastrophique également au niveau de l'enneigement, et du
pergélisol (sol gelé en profondeur), qui vont tous deux nettement
diminuer. «Il faut prendre conscience de la gravité de la
situation», a souligné le professeur Haeberli. «Si des mesures sont
prises au plus vite, on peut encore sauver une partie des
glaciers».



A cet égard, les scientifiques ont insisté sur la nécessité de
mesures politiques visant à préserver l'environnement, comme la
taxe sur le CO2 ou des bâtiments construits selon la norme
Minergie.



ats/sun

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Les stations changent de stratégie

Dans les Alpes, ces bouleversements de l'écosystème mettent en danger les stations de ski, contraintes de plus en plus souvent de recourir à des techniques onéreuses pour survivre, comme l'enneigement artificiel ou le recouvrement des glaciers.

Certaines d'entre elles envisagent déjà un changement de stratégie dans le futur, moins axé sur les sports d'hiver.

Selon le professeur Bruno Abbeg, de l'Institut de géographie de l'Université de Zurich, le tourisme dans les Alpes pourrait connaître une recrudescence en période estivale dans les prochaines années.

«Si un climat méditerranéen s'instaure en Suisse, les citadins iront chercher plus de fraîcheur en montagne», a-t-il affirmé.