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Les "people" entrent dans la campagne

Jamel Debbouze, un soutien de poids pour Ségolène Royal
Jamel Debbouze, un soutien de poids pour Ségolène Royal
Vedettes du cinéma ou du petit écran, chanteurs ou intellectuels, le gratin "people" se mobilise pour soutenir les candidats à l'élection présidentielle française. Reste à savoir l'importance de leur appui dans les urnes...

Conformément à une tradition française, les favoris de chaque
camp exhibent leurs soutiens célèbres, même si l'influence de ces
ralliements sur le vote est loin d'être démontrée.



Avec en vedettes les actrices Jeanne Moreau et Emmanuelle Béart,
la socialiste Ségolène Royal a réuni dans une salle parisienne des
dizaines de comédiens, metteurs en scène ou écrivains sous l'oeil
des caméras.

"Poids lourds" avec Sarkozy

En face, le favori de la droite Nicolas Sarkozy s'affiche avec
ses "amis" acteurs, Jean Reno et Christian Clavier, le chanteur
Johnny Halliday. Gérard Depardieu, le chanteur Enrico Macias,
l'animateur Pascal Sevran, l'ex-lofteur Steevy ou une pléiade de
sportifs comme David Douillet, Philippe Candeloro, Alain Prost,
Brian Joubert, Grégory Coupet, Henri Leconte et Richard Virenque le
soutiennent aussi.



Conscient de son déficit d'image auprès des jeunes des banlieues,
le candidat UMP se targue aussi du soutien du rappeur Doc Gyneco,
en nette perte de vitesse dans les hits parades mais auteur d'un
livre à la gloire de son candidat préféré intitulé "Les grands
esprits se rencontrent".



Ségolène Royal a contre-attaqué en enrôlant une des stars
incontestées des jeunes issus de l'immigration, le comédien Jamel
Debbouze, qui a fait monter sur scène et ovationner la candidate
lors de son dernier spectacle à Paris en la surnommant pour
l'occasion "Mary Poppins".



La socialiste peut aussi compte sur le soutien des acteurs Pierre
Arditi, Michel Piccoli, Charles Berling, Lambert Wilson ou Carole
Bouquet, des chanteurs Bénabar ou Cali ou encore de la plus célèbre
adepte de chapeaux de l'hexagone, Geneviève de Fontenay.



Le centriste François Bayrou fait plutôt pâle figure, avec pour
"groupies" des acteurs plus ou moins connus, comme Richard
Bohringer, Vincent Lindon et François Berléand. Ou encore
l'animateur Patrick Sébastien ou l'ex-champion olympique à la
perche Jean Galfione. Les autres partis ne reçoivent quasiment
aucun soutien des stars.



L'hebdomadaire Paris-Match a fait un point de la situation sur le
front de la politique spectacle en publiant récemment une double
page résumant l'état des forces en présence. Le monde du cinéma y
est particulièrement bien représenté.



Ségolène Royal peut compter notamment sur Michel Piccoli et Carole
Bouquet. Son adversaire de droite est crédité, entre autres, du
soutien d'Alain Delon, et se paye le luxe d'avoir rallié Roger
Hanin, acteur d'une série télévisée à succès mais surtout ancien
beau-frère de François Mitterrand. Mais la fille de l'ancien
président socialiste, Mazarine Pingeot, soutient publiquement
Ségolène Royal.

"Effet quasi-nul"

"On est dans le marketing politique", estime le politologue
Daniel Boy, qui note en particulier chez Sarkozy "une manière très
professionnelle de faire de la politique, se rapprochant des
techniques américaines".



Le soutien de stars n'est pas forcément sans risques: "Nos
compatriotes méprisent les people, ils ne sont plus les référents
qu'ils étaient hier", assure le publicitaire Jacques Séguéla, resté
célèbre pour avoir participé à la campagne victorieuse de
Mitterrand en 1981.



L'effet est "quasi-nul" sur les intentions de vote, car
aujourd'hui "les Français veulent du fond, pas de la forme", estime
Jean-Daniel Levy, de l'institut de sondages CSA.



afp/boi

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Les intellectuels déchirés

D'ordinaire majoritairement à gauche, les intellectuels se sont pour leur part déchirés lors de cette campagne.

Le philosophe André Glucksmann, ex-militant maoïste, a semé la zizanie en signant dans le journal Le Monde une tribune titrée "Pourquoi je soutiens Nicolas Sarkozy", où il dénonçait le "vide" conceptuel d'une gauche qui "se croit moralement infaillible".

D'autres intellectuels autrefois classés à gauche, tel l'essayiste Alain Finkielkraut, ont effectué une démarche du même type.

Une réplique immédiate des "fidèles" de la gauche, parmi lesquels l'écrivain Philippe Sollers, a fustigé, dans un texte commun, une droite "d'arrogance" et de "régression sociale".