"Il se trouve dans l'hôpital d'une ONG italienne et est en bonne
santé", a déclaré Romano Prodi lundi à Rome. Le reporter de "La
Repubblica" avait été enlevé en compagnie de deux collègues afghans
le 5 mars dernier.
Son chauffeur avait été exécuté la semaine passée. Dimanche, les
talibans avaient annoncé avoir remis le journaliste à des chefs de
tribu. Mastrogiacomo était accusé d'espionnage au profit des
troupes britanniques.
"J'ai vraiment eu peur de mourir"
"Je vais bien. Je suis très content, je remercie tout le monde,
je sentais que vous ne m'aviez pas abandonné et cela me donnait de
la force et du courage", a déclaré l'otage aussitôt après sa
libération, interrogé sur Repubblica TV. "Il y a eu des moments où
j'ai eu vraiment peur d'être tué et de mourir", a-t-il
confié.
Il a également raconté que ses ravisseurs lui liaient "parfois"
les mains et les pieds, précisant avoir été détenu "dans quinze
geoles différentes". "Je me sens vraiment confus dans ma tête mais
je suis heureux, j'ai réussi à m'en sortir grâce à l'aide du
gouvernement, du ministère des Affaires étrangères, de tous les
amis et des collègues", a-t-il ajouté.
Echangé contre 5 talibans?
Cinq détenus talibans, dont le frère du mollah Dadullah, l'un
des principaux chefs talibans, ont été échangés contre le reporter
italien, a affirmé lundi un média afghan citant les talibans.
Il s'agit du deuxième enlèvement d'un ressortissant italien en
Afghanistan en l'espace de cinq mois après le rapt du photographe
Gabriele Torsello qui avait été détenu 23 jours à l'automne.
agences/jab
Témoin de l'assassinat de son chauffeur
Daniele Mastrogiacomo a raconté par téléphone à une chaîne de télévision italienne avoir été témoin de l'assassinat de son chauffeur. "Je l'ai vu être décapité, cela a été horrible", a-t-il dit sur la chaîne de télévision TG3, levant le dernier doute sur le sort du chauffeur afghan.
Mastrogiacomo a ajouté que cet instant avait été "le plus horrible" de sa captivité. Le chauffeur a été décapité alors qu'il se trouvait "un bandeau sur les yeux, à genoux, les mains liés dans le dos", a précisé le journaliste.
Apparition sur une vidéo le 14 mars
Enlevé le 5 mars, l'envoyé spécial du quotidien «La Repubblica» était apparu sur une vidéo le 14 mars les traits tirés, avec une barbe de quelques jours, la tête et les épaules couvertes d'un foulard afghan à carreaux.
«J'appelle le gouvernement italien et le président du Conseil Romano Prodi à tout faire, à travailler dans toutes les directions pour obtenir notre libération», avait-il déclaré.