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Parlement serbe approuvé in extremis

Vojislav Kostunica a largement abordé la question du Kosovo
Vojislav Kostunica a largement abordé la question du Kosovo
Le parlement serbe a approuvé mardi un nouveau gouvernement, issu d'un accord de dernière minute entre les partis réformateurs, qui a affirmé d'emblée son opposition farouche à l'indépendance du Kosovo.

Le nouveau gouvernement a été approuvé par une majorité des
députés, le vote étant intervenu à une demi-heure de l'expiration
du délai prévu (minuit, 22H00 GMT) par la Constitution. Présentant
son programme de gouvernement, le Premier ministre Vojislav
Kostunica a largement évoqué l'épineux problème du Kosovo.



"Toute proclamation unilatérale de l'indépendance du Kosovo sera
considérée comme absolument nulle et ne produira aucun changement
de l'ordre constitutionnel et juridique du pays", a-t-il dit.

Quatre mois après

Vojislav Kostunica a été reconduit au poste de Premier ministre
près de quatre mois après les législatives du 21 janvier et à
l'issue d'âpres négociations entre les leaders des partis
réformateurs serbes.



Nationaliste convaincu, Kostunica a souligné que toute
reconnaissance d'un Kosovo indépendant serait considérée par
Belgrade comme un acte inamical et aurait "de sérieuses
conséquences pour les relations avec la Serbie".

Le Kosovo occupera un ministère

Le gouvernement sera désormais doté d'un ministère chargé
uniquement du problème du Kosovo qui sera dirigé par Slobodan
Samardzic, qui a été l'un des négociateurs sur le statut de la
province serbe, administrée par l'ONU depuis la fin du conflit de
1998-1999.



La formation du nouveau gouvernement intervient alors que le
Conseil de sécurité de l'ONU doit prochainement définir le statut
du Kosovo, dont la population albanaise, majoritaire à plus de 90%,
réclame l'indépendance.



Farouchement opposée à cette éventualité la Serbie compte sur son
allié traditionnel, la Russie, qui a menacé d'utiliser son veto au
Conseil de sécurité pour empêcher l'adoption d'une résolution sur
la base des propositions du médiateur de l'ONU, Martti Ahtisaari,
qui a préconisé une indépendance sous contrôle international.

Consternation internationale

Le nouveau gouvernement serbe est le fruit d'un compromis
intervenu vendredi dernier entre le Parti démocratique (DS) du
président pro-européen Boris Tadic, le Parti démocratique de Serbie
(DSS) de Kostunica et le parti néolibéral G17 plus.



Pour contraindre Tadic à accepter ses conditions, Kostunica avait
favorisé l'élection mardi dernier à la tête du parlement de
l'ultranationaliste Tomislav Nikolic, provoquant la consternation
de la communauté internationale, l'Union européenne et les
Etats-Unis multipliant les appels pour que les réformateurs
parviennent à s'entendre.



Le nouveau gouvernement compte 25 membres dont 13 appartiennent au
DS de Tadic, 8 à l'alliance du DSS de Kostunica avec le parti
Nouvelle Serbie (NS) et 4 au G 17 plus.



afp/fm/boi

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Cinq priorités

Vojislav Kostunica a indiqué que son programme de gouvernement reposait sur cinq principes fondamentaux: le Kosovo, l'adhésion à l'UE, la coopération avec le TPI, la politique sociale et économique et la lutte contre la corruption et le crime organisé.

L'adhésion à l'UE est "un but clairement proclamé", a-t-il dit, ajoutant que le problème du Kosovo "ne peut être une compensation pour des concessions touchant à l'intégrité territoriale de la Serbie".

L'UE a indiqué qu'elle espérait, après l'entrée en fonction du nouveau gouvernement serbe, reprendre rapidement les négociations de rapprochement mais qu'elle attendait des preuves concrètes d'une volonté de coopération avec le TPI.

Alors que le commissaire à l'Elargissement Olli Rehn est attendu mercredi à Belgrade pour en discuter, Kostunica s'est engagé à prendre "toutes les mesures" pour qu'elle soit rapidement "menée à bien".

En mai 2006, Bruxelles avait suspendu ses négociations avec Belgrade pour sanctionner l'incapacité des autorités serbes à arrêter les fugitifs réclamés par la justice internationale.

Le problème Mladic

Les débats ont été perturbés par une polémique sur une action des forces de sécurité visant à arrêter le général Ratko Mladic, recherché par la justice internationale. Ratko Mladic, tenu pour responsable du génocide de Srebrenica en juillet 1995, est en fuite depuis son inculpation par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie de La Haye, la même année.

Cette opération, exécutée sans succès mardi à Belgrade, a été vivement condamnée par les députés ultranationalistes du Parti radical (SRS) et ceux du Parti socialiste (SPS).