Depuis quelques jours, la troisième voie entre les deux villes
lémaniques occupe le devant de la scène et ils sont nombreux à
appeler à grands cris sa réalisation. Le syndic de Lausanne Daniel
Brélaz a proposé samedi que le canton de Vaud avance 200 millions
de francs à la Confédération pour la financer (voir ci-contre).
Autres améliorations
L'idée mérite d'être examinée, estime le chef du Département
fédéral des transports dans un entretien accordé au «Matin
dimanche». Selon lui, il reste cependant d'autres moyens
d'améliorer l'offre ferroviaire dans la région, comme le recours
aux trains à deux étages, l'aménagement des gares ou une quatrième
voie de Lausanne à Renens.
Le Conseil fédéral veut s'en tenir à sa promesse de ne pas
dépasser l'enveloppe budgétaire de 30,5 milliards pour les
transports, a-t-il expliqué. Mais «le Parlement reste libre de
modifier les projets et de leur trouver un financement», a rappelé
Moritz Leuenberger.
Pas de trahison
La troisième voie
entre Genève et Lausanne ne faisait pas partie du projet de base
Rail 2000 voté par le peuple
Moritz
Leuenberger
Le conseiller fédéral zurichois
s'est défendu d'avoir trahi les Romands. «Contrairement à ce que
l'on entend parfois, la troisième voie entre Genève et Lausanne ne
faisait pas partie du projet de base Rail 2000 voté par le peuple»,
a-t-il souligné.
Selon lui, les sacrifices découlant des contraintes budgétaires
sont supportées des deux côtés de la Sarine. A ceux qui critiquent
l'explosion des coûts des Nouvelles lignes ferroviaires alpines
(NLFA) aux dépens d'autres aménagements, il répond qu'elles
comprennent également le tunnel du Lötschberg, réalisé spécialement
pour la Suisse romande.
ats/ruc
«Provoquer le destin»
Favorable à un engagement cantonal pour une troisième voie CFF, Daniel Brélaz a fait ses comptes: «200 millions pour le canton, c'est 6 millions de francs d'intérêt par année, soit un millième de son budget annuel», a calculé samedi le syndic de Lausanne.
Face aux réticences du conseiller d'Etat François Marthaler, le syndic rappelle que la 3e voie faisait partie de Rail 2000 voté par le peuple en 1998.
Pour Daniel Brélaz, il faut être capable de provoquer le destin. «Et je ne suis pas sûr que François Marthaler le soit. C'est plus un homme de dossiers que de combat. Mais soyons justes: s'il y a un dossier où il a plus pesé que son prédécesseur Philippe Biéler, c'est celui-là», a-t-il ajouté.