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L'Iran enrichit bien de l'uranium à Natanz

Les progrès sur le site de Natanz seraient plus rapides que prévus
Les progrès sur le site de Natanz seraient plus rapides que prévus
L'Iran a commencé à enrichir de petites quantités d'uranium dans sa centrale souterraine de Natanz et a déjà installé plus de 1300 centrifugeuses, selon un document de l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Ce document, que s'est procuré l'agence Reuters, affirme aussi
que l'Iran a mis en action plus de 1300 centrifugeuses, réparties
en huit cascades ou réseaux, dans le complexe de Natanz. Cette
initiative vise à permettre un enrichissement "de niveau
industriel".



Les deux initiatives mentionnées dans ce document de l'AIEA
tendent à montrer que l'Iran persiste dans son rejet des exigences
du Conseil de sécurité de l'Onu, qui a imposé des sanctions à
Téhéran pour la poursuite de son programme nucléaire.

Le rapport contredit le scepticisme des diplomates

L'Iran avait annoncé le 9 avril qu'il avait entrepris des
activités d'enrichissement à Natanz et abordait la "phase
industrielle" de production de combustible nucléaire. Des
diplomates avaient toutefois réagi avec scepticisme en disant
attendre un avis de l'AIEA.



A cette fin, dit le document de l'agence, des inspecteurs de
l'AIEA ont procédé à une visite de vérification les 15 et 16 avril
au centre de Natanz, où ils ont été informés que huit cascades -
soit 1312 centrifugeuses au total - fonctionnaient et qu'on y
introduisait "une certaine quantité" d'uranium. L'Iran a doublé le
nombre de centrifugeuses à Natanz au cours des deux derniers mois
avec pour objectif de parvenir à 3000 centrifugeuses d'ici fin
mai.

Les inspecteurs interdits à Arak

La note de trois paragraphes du directeur adjoint de l'AIEA Olli
Heinonen, adressée à l'ambassadeur de Téhéran auprès de l'agence,
indique aussi que les autorités iraniennes ont cessé d'autoriser
les inspecteurs à vérifier les travaux d'étude du réacteur à eau
lourde d'Arak, en cours de construction et dont le démarrage est
prévu en 2009.



Téhéran a fermé Arak à l'AIEA après avoir décidé il y a quelques
semaines de ne plus fournir aux inspecteurs d'informations sur les
travaux de conception préliminaires concernant de futures
installations nucléaires.



Cette initiative répliquait à une résolution de l'Onu adoptée en
mars qui élargissait les sanctions contre l'Iran pour non-respect
des exigences internationales concernant ses activités
nucléaires.

Nouvel appel à Téhéran pour mieux coopérer

Heinonen exhorte l'Iran à "réviser" sa décision de réduire sa
coopération avec l'AIEA à un minimum légal, qui est très en deçà de
ce que l'agence juge indispensable pour dissiper les doutes sur la
nature du programme nucléaire iranien.



Heinonen rappelle que Téhéran avait accepté en 2003 d'autoriser
l'accès d'Arak à des inspecteurs de l'AIEA et que cet accord "ne
peut être modifié unilatéralement" par l'Iran. L'Iran avait aussi
accepté "des inspections à l'improviste et des mesures de
surveillance" à Natanz, écrit il.

« Pour Téhéran, c'est un progrès, en fait, c'est un recul
»

A Washington, les Etats-Unis ont accusé l'Iran de défier la
communauté internationale, le prévenant qu'il s'expose ainsi à
davantage d'isolement. "Alors que les dirigeants (iraniens) y
voient un progrès, ce n'est qu'un recul", a déclaré Gordon
Johndroe, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la
Maison blanche.



"Au lieu de se plier aux résolutions du Conseil de sécurité des
Nations unies, les initiatives de l'Iran ne peuvent que le conduire
à davantage de sanctions".



Reuters/fm

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Une bombe dans un an?

La quantitié de centrifugeuses suffirait à produire assez d'uranium enrichi pour fabriquer une bombe atomique d'ici un an si l'Iran le souhaitait et si les centrifugeuses fonctionnent sur de longues périodes sans panne.

"La quantité d'hexafluorure d'uranium (UF6) introduite pour l'instant est petite et les cascades fonctionnent à basse pression, ce qui indique que l'Iran est à un stade précoce de l'enrichissement dans les cascades", a observé l'Institut pour la Science et la Sécurité internationale.