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Sarkozy triomphe, la gauche se déchire

Sarkozy a quitté Paris pour un yacht au large de Malte
Sarkozy a quitté Paris pour un yacht au large de Malte
Mise en condition élyséenne pour Nicolas Sarkozy, douloureux examen de conscience au Parti socialiste (PS). Vainqueurs et vaincus négocient l'après-présidentielle, avec les élections législatives pour prochain horizon.

Elu avec 53,06% des voix, le futur président s'est éclipsé comme
prévu lundi pour deux à trois jours afin de se reposer et d'entrer
dans son nouveau personnage de chef d'Etat d'ici à la passation des
pouvoirs avec Jacques Chirac le 16 mai.

Sur un yacht à Malte

Souriant, vêtu d'une paire de jeans et d'une chemise sans
cravate, il a quitté Paris pour Malte, où il se repose sur un yacht
au large des côtes, ont annoncé lundi les autorités locales.
Nicolas Sarkozy est arrivé à bord d'un jet privé sur le principal
aéroport de Malte, et il a salué quelques personnes qui l'on
reconnu avant de monter dans une limousine. Celle-ci l'a conduit
jusqu'au port où il a immédiatement embarqué à bord d'un
yacht.



Nicolas Sarkozy était accompagné par des membres de sa famille et
du personnel de sécurité, et il devrait rester sur place jusqu'à
mercredi, selon les autorités.



Cette parenthèse d'avant mandat servira également à affiner la
composition du futur gouvernement. Nicolas Sarkozy souhaite une
équipe resserrée de quinze ministres qui respecte la parité
hommes-femmes. François Fillon, qui fait figure de favori pour le
poste de premier ministre, a indiqué dimanche que le gouvernement
serait en place le 19 ou 20 mai.



Xavier Bertrand, porte-parole de Nicolas Sarkozy, a confirmé lundi
les priorités du président élu: exonération des heures
supplémentaires de charges sociales et d'impôt sur le revenu,
déduction des intérêts des emprunts immobiliers, suppression des
droits de succession, défiscalisation du travail des étudiants,
peines planchers pour les multirécidivistes et instauration d'un
service minimum dans les transports publics.

Rupture

Dès son premier discours dimanche soir, Sarkozy a estimé que la
France avait «choisi de rompre avec les idées, les habitudes et les
comportements du passé». Il pourra se prévaloir de son score sans
appel et de la très forte participation de 84% pour mener ses
réformes.



Pour l'heure, le chantier qui s'ouvre est électoral. L'UMP
travaille à une charte en vue des législatives des 10 et 17 juin
pour constituer la majorité d'ouverture que Sarkozy a promis de
porter. Le comité politique du mouvement s'est réuni lundi pour
définir les modalités de cette future force de frappe multipolaire
qui inclut des centristes et des personnalités de gauche.



Nicolas Sarkozy réunira par ailleurs un conseil national avant le
16 mai pour organiser sa succession à la tête du parti.



ats/afp/ant/ruc

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Tensions au PS

Pour le PS, qui vient d'enregistrer sa troisième défaite consécutive à une présidentielle, le résultat ouvre une période de bouleversements: les critiques sur la stratégie de Ségolène Royal ont immédiatement fusé.

Le leader du PS François Hollande et compagnon de Ségolène Royal a assuré qu'il ne tolérerait «aucun règlement de comptes».

De son côté, la candidate battue a appelé les socialistes à rester «unis» et à «regarder vers l'avenir». Souriante malgré la défaite, elle s'est dite «heureuse d'avoir donné un message d'espoir» pendant sa campagne.

Le PS doit réunir un Conseil national de crise samedi, à moins d'une semaine avant le dépôt des listes pour les législatives. Ségolène Royal entend jouer «un rôle central» dans cette bataille, selon ses proches.

Selon un sondage CSA, l'UMP obtiendrait 35 % des voix au premier tour des législatives, le PS 30%, le Mouvement démocrate (ex-UDF) 15% et le Front national 8%.

Les banlieues déçues

Après l'annonce de la victoire de Sarkozy, des incidents ont éclaté un peu partout en France. Ils se sont soldés par au moins 730 voitures incendiées, 78 policiers blessés et 592 arrestations. Ce bilan a été obtenu lundi auprès de la Direction générale de la police nationale (DGPN).

Globalement, "le second tour de l'élection présidentielle n'a pas amené de grands mouvements de violences urbaines dans les quartiers sensibles", a déclaré la DGPN. En moyenne, de 70 à 100 voitures sont brûlées chaque nuit en France.

Le dispositif policier avait été renforcé dimanche par craintes notamment de manifestations de groupes d'extrême gauche ou de débordements comme durant les émeutes qui avaient embrasé le pays en octobre-novembre 2005. Quelque 10'000 véhicules et des centaines de bâtiments publics avaient alors brûlé en quelques semaines.