Publié

Rachat d'ABN Amro: la surenchère continue

Le rachat d'ABN Amro, quoiqu'il arrive, entrera dans les annales
Le rachat d'ABN Amro, quoiqu'il arrive, entrera dans les annales
La bataille transatlantique autour de la banque néerlandaise ABN Amro a connu une nouvelle étape mardi avec une offre record de 117,3 milliards de francs du consortium de banques emmené par la Royal Bank of Scotland.

L'offre de RBS, Fortis et Santander arrive alors que la
direction d'ABN Amro a déjà approuvé une offre de la britannique
Barclays. Valorisant la banque à 71,1 milliards d'euros (117,3 mrds
de francs) et payée à 79% en numéraire, l'offre du consortium
propose "une prime de 13,7% par rapport à l'offre Barclays",
écrivent les trois banques dans un communiqué commun.

Quel que soit le vainqueur, la fusion serait la plus importante
jamais réalisée dans le monde bancaire en termes financiers,
dépassant la reprise de Citigroup par Travelers en 1998 pour 72,56
milliards de dollars. L'offre de Barclays annoncée fin avril, qui
procédait exclusivement par échange d'actions, valorisait le groupe
à 63 milliards d'euros au cours actuel des deux banques.

Sous condition

Le britannique Royal Bank of Scotland (RBS), le
belgo-néerlandais Fortis et l'espagnol Santander (SCH) proposent
71,1 milliards, mais leur offre est conditionnée à un vote de
l'assemblée générale concernant la vente de la filiale américaine
d'ABN, LaSalle. Dans le cadre de son accord avec Barclays, ABN Amro
a prévu de vendre pour 21 milliards de dollars à Bank of America
cette filiale américaine qui passe pour le joyau du groupe, et que
RBS convoite particulièrement.



La justice néerlandaise, saisie par des petits actionnaires, a
bloqué la vente de LaSalle ordonnant qu'elle soit soumise à une
vote préalable de l'assemblée générale des actionnaires, mais ABN
Amro a fait appel. Parallèlement, Bank of America a introduit une
action contre ABN Amro pour rupture de contrat, réclamant des
milliards de dollars de dédommagement.

Combien de postes rayés?

Selon le communiqué commun, l'offre du consortium provoquera
"moins de pertes d'emplois que dans le cas de la proposition de
Barclays". ABN et Barclays avaient annoncé fin avril que leur
projet de "fusion" provoquerait 12'800 pertes d'emplois et
l'externalisation de 10'800 autres sur un total de 217'000.



Les syndicats néerlandais chiffrent néanmoins à 7'000 le nombre
d'emplois menacés aux Pays-Bas en raison des fortes synergies
possibles entre ABN Amro et Fortis alors que les pertes d'emplois
de l'offre de Barclays ne concernaient pas ce pays. Ils doivent
rencontrer mardi soir des représentants du consortium. Les trois
banques chiffrent à 4,23 milliards d'euros les économies de coûts
réalisables d'ici fin 2010 en cas de rachat.



afp/sun

Publié

Orientations stratégiques

Si l'offre aboutissait, RBS paierait 27,2 milliards d'euros, Fortis 24 milliards d'euros, et Santander 19,9 milliards.

Leur projet est de se répartir les activités du groupe en fonction de leurs orientations stratégiques et géographiques.

Fortis mise ainsi sur une extension au Benelux "tout en capitalisant sur la marque ABN Amro et en élargissant le potentiel de croissance internationale de Fortis".

RBS compte se renforcer dans la banque d'affaires à l'échelle mondiale, s'implanter aux Etats-Unis via LaSalle et obtenir une base solide pour se développer en Asie.

Banco Santander deviendrait l'une des trois premières banques au Brésil, où ABN Amro possède Banco Real, et reprendrait les activités italiennes du Néerlandais.

L'Espagnol a déjà annoncé qu'il entendait dégager 1,03 milliard d'euros de synergies.