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Les hauts salaires de l'Etat sont raisonnables

Ulrich Gygi installé dans son "bureau roulant"
Le patron socialiste de la Poste est le fonctionnaire le mieux payé
Les honoraires et rémunérations des patrons de la Confédération sont raisonnables, estime un rapport. Même si le patron de La Poste a touché plus de 700'000 francs. Moritz Leuenberger envisage des mesures

Le directeur de La Poste Ulrich Gygi a touché l'an dernier un
revenu atteignant quelque 788'000 francs, soit 70'000 francs de
plus qu'en 2005. Il reste donc le patron d'une entreprise liée à la
Confédération le mieux payé. Mais d'autres ont aussi reçu des
cadeaux.

Le Conseil fédéral a pris connaissance d'un rapport recensant
les différents honoraires et rémunérations des dirigeants et
administrateurs des entreprises liées à la Confédération en 2006.
Comme les deux précedentes éditions, le document affirme que ces
rétributions ne sont dans l'ensemble pas excessives par rapport au
secteur privé.

Nouvelles hausses

Dans les faits, le directeur de La Poste Ulrich Gygi, épinglé
pour des bonus excessifs en 2005, a vu son salaire augmenter l'an
dernier. Le patron du géant jaune a ainsi touché 530'000 francs de
rémunération fixe, un bonus de 202'000 francs en raison du bon
résultat d'exploitation ainsi que 56'000 francs au titre de
prestations annexes.



Ulrich Gygi récupère ainsi largement la réduction de 11'000 francs
opérée l'année précédente. Pendant ce temps, les jetons obtenus par
le président et les membres du conseil d'administration de La Poste
sont restés quasiment inchangés.

Le patron du groupe d'armement RUAG, Toni Wicki, a lui aussi pu
mettre à nouveau du beurre dans ses épinards. Si son salaire fixe a
stagné à 425'000 francs, les «indemnisations pour tâches
particulières» ont pris l'ascenseur à plus de 220'000 francs, pour
atteindre, avec d'autres prestations, une enveloppe de 683'000
francs.



Le Département fédéral de la défense avait pourtant décidé de
réduire son revenu de 654'000 à 592'000 francs en 2005. Cette fois,
il ne trouve rien à redire malgré une progression d'environ 90'000
francs.

Cadeau de départ

L'ancien directeur des CFF Benedikt Weibel a pour sa part reçu
quelque 650'000 francs en tout en 2006 avant de quitter
l'entreprise. Pour son départ à la retraite, il a aussi perçu une
somme de 75'000 francs «pour ses prestations extraordinaires» sur
son avoir auprès de la Caisse de pensions. Les autres membres de la
direction des CFF ont aussi vu les parts variables de leurs
salaires augmenter de 338'240 francs en tout.



Les administrateurs n'ont en revanche pas eu de cadeau de ce
genre. Armin Walpen compensé A la SSR, le directeur général Armin
Walpen, privé de Porsche Cayenne depuis avril 2006, a vu son
salaire passer de 415'000 à 390'000 francs. Pour compenser, la part
variable a été relevée à 90'000 francs (contre 65'000
jusque-là).



Le rapport ne s'étend pas sur les remous suscités par les
velléités du président du conseil d'administration de la SSR, Jean
Bernard Münch, de faire passer sa rétribution de 133'000 à 180'000
francs. Finalement, l'intéressé a fait marche arrière la semaine
dernière.



Les rétributions sont restées en revanche pratiquement stables à
la Caisse nationale suisse d'assurance (SUVA): le directeur Ulrich
Fricker a gagné avec quelque 500'000 francs environ 4000 francs de
plus qu'en 2005. Il en va de même chez l'aiguilleur du ciel
Skyguide, où l'alors patron Philippe Rossier a empoché en tout
quelque 450'000 francs.



ats/het

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Mesures envisagées

Moritz Leuenberger envisage néanmoins des mesures. Il aimerait que le gouvernement fixe des critères plus contraignants concernant l'octroi des indemnités aux administrateurs de la SSR, de La Poste, des CFF, de Skyguide et de RUAG.

Après la polémique suscitée par l'affaire SSR, le ministre des infrastructures a en tout cas annoncé vouloir proposer des rémunérations plus basses.

Ordonnance

Depuis février 2004, une ordonnance règle les salaires, honoraires, indemnités de départ et 2e pilier des cadres supérieurs et des membres des conseils d'administration des entreprises et institutions liées à la Confédération. Les anciennes régies fédérales sont les premières concernées, à l'exception de Swisscom, entreprise cotée en bourse.