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Nord du Liban: les combats se poursuivent

L'armée libanaise et les islamistes s'affrontent à nouveau
La fragile stabilité libanaise est fort menacée
A l'exception d'une courte trêve destinée à évacuer des civils blessés, des combats ont à nouveau opposé lundi l'armée libanaise à un groupuscule islamiste Fatah al-Islam retranché dans un camp de réfugiés palestiniens, en périphérie de Tripoli.

D'après Saleh Badran, responsable local du Croissant-Rouge
palestinien, la trêve intervenue dans l'après-midi a permis
d'évacuer 18 civils blessés avant que ne reprennent les
affrontements, les plus violents depuis la fin de la guerre civile
de 1975-1990.

Au moins neuf civils auraient trouvé la mort lundi à l'intérieur
du camp, tandis qu'une quarantaine d'autres étaient blessés, selon
un bilan des autorités locales. Dès la fin de cet intermède
humanitaire, les échanges de tirs d'artillerie ont repris entre
soldats libanais et militants du Fatah al-Islam, réputé proche
d'Al-Qaïda, enveloppant le camp de Nahr al-Bared et ses environs
d'une épaisse fumée noire.



Des responsables libanais ont fait état de 27 morts dans leurs
rangs et de 20 dans ceux du Fatah al-Islam lors des combats de la
veille, sans fournir de bilan pour la population civile.

Au-delà de Tripoli

Lundi, plusieurs centaines de militaires libanais, appuyés par
des chars M-48 et des véhicules blindés, se trouvaient en lisière
de Nahr el-Bared, non loin de la frontière syrienne. L'armée
répondait aux obus de mortier par des bombardements à l'artillerie
lourde.



Un porte-parole du Fatah al-Islam, Abou Salim, a averti que, faute
d'un arrêt des pilonnages, son groupe tirerait des roquettes et
obus pour mener bataille "au-delà de Tripoli".

Indésirable

Loin d'être uniquement un groupe palestinien comme son nom
l'indique, Fatah al-Islam, rassemble diverses nationalités arabes.
Les responsables au Liban du Fatah et du Hamas ont d'ailleurs
condamné lundi les attaques contre l'armée par le groupuscule,
présenté comme "un élément étranger et indésirable".



"Nous sommes prêts à coopérer avec l'armée pour nous débarasser de
Fatah al-Islam, à condition que le coût ne soit pas trop élevé pour
les civils palestiniens", a indiqué lundi à la télévision le
représentant de l'OLP au Liban, Abbas Ziki.



"Pour la première fois dans l'histoire du Liban, des mouvements
palestiniens soutiennent ainsi l'armée", s'est félicité Ahmad
Fatfat, ministre libanais et député du nord.

Nouvel attentat à Beyrouth

Signe de l'instabilité de la région, six personnes ont été
blessées dans la soirée par une violente explosion qui a eu lieu ir
à Verdun, dans l'ouest de Beyrouth, à majorité musulmane, selon des
sources hospitalières. Une voiture piégée stationnée devant le
centre culturel russe à Verdun a explosé. Des ambulances, toutes
sirènes hurlantes, se sont dirigées vers le lieu de l'explosion,
recouvert d'une épaisse fumée.



D'importants dégâts ont été occasionnés et des incendies se sont
déclarés dans le secteur, où les forces de l'ordre et les secours
ont été dépêchés. Cette explosion survient au lendemain d'un
attentat à la bombe à Achrafiyé dans l'est de la capitale à
majorité chrétienne qui a fait un mort et dix blessés.

Soutiens

Les Etats-Unis ont approuvé lundi l'offensive des forces
libanaises contre le groupuscule Fatah al-Islam, près de Tripoli.
Selon Washington, il s'agit d'un groupe «terroriste».



De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a
condamné les attaques contre l'armée libanaise menées par les
islamistes de Fatah al-Islam. Il a parlé d'«attaques contre la
stabilité et la souveraineté du Liban». Il a aussi appelé «toutes
les parties à faire tout leur possible pour protéger les civils
innocents».



agences/ant/het

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Nouveau venu menaçant

Le Fatah al-Islam n'est apparu qu'à l'automne dernier au Liban mais s'est rapidement imposé en menace sérieuse.

Les responsables de la sécurité libanaise estiment à jusqu'à une centaine le nombre de membres du groupuscule - ressortissants des pays arabes, dont l'Arabie saoudite et la Syrie, et salafistes locaux.

Les autorités situent au 13 février 2007 le premier attentat connu du Fatah al-Islam: des bombes placées dans 13 bus avaient explosé dans la banlieue de Beyrouth, faisant trois morts.

En mars, plusieurs membres du groupe ont été arrêtés et ont avoué avoir commis ces attentats.

Le porte-parole du Fatah al-Islam à Nahr el-Bared, Abou Salim, n'a pas voulu se prononcer dimanche sur les liens qu'entretiendrait le groupuscule avec Al-Qaïda, mais il a déclaré que son but était de libérer la mosquée d'Al-Aqsa à Jérusalem et de protéger les sunnites.

Cependant, pour le commandant de la police libanaise, le général Achraf Rifi, le Fatah al-Islam n'est pas lié à Al-Qaïda mais à la Syrie.

Les autorités syriennes nient elles tout lien avec le Fatah al-Islam.

Une Israélienne tuée par une roquette

L'Israélienne qui avait été grièvement blessée lundi soir par une roquette tirée de la Bande de Gaza sur la ville de Sderot est décédée lundi soir, a annoncé l'hôpital où elle avait été admise. La roquette avait touché et incendié une voiture, blessant trois personnes, dont une femme grièvement.

Celle-ci est décédée lors de son transfert en ambulance vers un hôpital de la ville voisine d'Ashkelon, a précisé Lea Malul, porte-parole de cet hôpital. Les deux autres blessés ont été moins grièvement touchés.

Israël a menacé lundi de s'en prendre à la direction politique du Hamas, y compris le Premier ministre Ismaïl Haniyeh. Le gouvernement liquidera le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal "à la première occasion".