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Belgique: revers de la majorité sortante

Elections législatives en Belgique, Yves Leterme
Le Flamand Yves Leterme, probable nouveau Premier ministre
Le parti chrétien-démocrate flamand (CDV) du ministre-président flamand Yves Leterme devient à l'issue des législatives belges de dimanche le premier parti à la Chambre, selon des résultats officiels portant sur 96% des bureaux de vote.

Le CDV, qui aura dès lundi la main pour négocier une majorité
après huit ans d'opposition, obtient 30 sièges sur les 150 à
pourvoir, soit une progression de 8 sièges par rapport au scrutin
de 2003, indique le ministère belge de l'Intérieur, en précisant
que ces chiffres peuvent encore varier.

Libéraux et socialistes battus

La défaite la plus significative politiquement est celle du
parti libéral flamand VLD du Premier ministre sortant, Guy
Verhofstadt, qui avec 18 élus (-7) devance à peine le parti
d'extrême droite Vlaams Belang (17 sièges, -1). Mais le plus net
recul est celui du parti socialiste flamand SPA, qui perd 9 députés
en n'empochant que 14 sièges.



Chez les francophones de la majorité sortante, le PS paie la note
après les affaires qui ont entaché sa gestion de Charleroi,
première ville de Wallonie. Les socialistes occuperont 21 sièges
dans la nouvelle assemblée, soit 4 de moins que sous la précédente
législature.



Selon ces résultats quasi-définitifs, le PS est devancé par son
rival de droite, le Mouvement réformateur (libéral) du ministre des
Finances Didier Reynders, qui décroche 22 sièges (-2).
Mathématiquement, ces chiffres excluent la reconduction de la
majorité socialiste-libérale sortante.

Percée verte

Côté opposition, outre la nette victoire des
chrétiens-démocrates flamands, incontournables dans la prochaine
coalition, les écologistes francophones créent la surprise en
doublant leur représentation, obtenant 8 sièges (+4).



Les centristes du Centre démocrate-humaniste
(ex-sociaux-chrétiens) progressent plus modestement, récoltant 10
sièges (+2).



Après 4 ans d'absence, les verts flamands de Groen feront leur
retour à la Chambre avec 4 sièges, tandis que le Front national
conserve son unique élu. Enfin, pour sa première participation, la
liste populiste du sénateur flamand Jean-Marie Dedecker (Lijst
Dedecker) récolte 5 sièges, un score que les sondages n'avaient pas
prévu.



afp/nr

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Longues négociations en perspective

Les résultats des législatives devraient entraîner de très longues négociations pour parvenir à la formation d'un gouvernement majoritaire.

Un délai de plusieurs mois est souvent cité. Si Yves Leterme maintient sa ligne «dure», il risque de ne pas trouver de partenaire francophone pour gouverner et, s'il cède trop de terrain, ses alliés nationalistes risquent de le lâcher.

L'option la plus probable est l'alliance des démocrates-chrétiens et des socialistes. Mais cette coalition ne réunira pas la majorité des deux tiers indispensable à la réforme ambitieuse de l'Etat voulue par Yves Leterme: une coalition avec les libéraux serait alors indispensable pour élargir la majorité, option qui a clairement les faveurs des pronostics dans le nord du pays.

Réforme de l'Etat à l'horizon

Lundi, le Premier ministre, le libéral flamand Guy Verhofstadt, ira présenter la démission de son gouvernement au roi Albert II.

Le souverain devrait ensuite confier à un "informateur" puis à un "formateur" la tâche de former le gouvernement. S'il parvient à rassembler une majorité autour d'un programme, le "formateur" deviendra chef du gouvernement.

Ces consultations, qui peuvent durer plusieurs mois, devraient être compliquées par la volonté des partis flamands de les lier à une grande discussion sur le partage des pouvoirs entre néerlandophones et francophones.

Les dirigeants flamands réclament tous, avec quelques nuances, que les trois régions du pays (Flandre, Wallonie, Bruxelles) disposent de plus de compétences, notamment économiques et sociales.