Réunis samedi en assemblée à Lausanne, les délégués ont suivi
leur conseillère fédérale Doris Leuthard. Par 86 voix contre une et
trois abstentions, ils se sont prononcés en faveur de la réforme
fiscale. Combattue par les socialistes qui dénoncent des «cadeaux
aux gros actionnaires», elle devrait être soumise au peuple au
début de l'année prochaine.
Libérer les PME
Grâce à cette réduction de la double imposition, la cheffe du
Département fédéral de l'économie veut «libérer» les petites et
moyennes entreprises (PME) et mettre fin aux «tracasseries
fiscales». «Le fisc entrave aujourd'hui la création d'entreprises
novatrices», selon elle.
La réforme a été adoptée ce printemps par les Chambres. Elle
institue une imposition des dividendes à hauteur de 60 % pour les
participations provenant de la fortune privée et de 50 % pour
celles issues de la fortune commerciale. «L'argent dormant sera
réinjecté dans le circuit économique», a poursuivi la ministre
devant un auditoire conquis d'avance. Les investisseurs les plus
entreprenants bénéficieront des allègements, autrement dit les
actionnaires qui détiennent au moins 10 % d'une entreprise.
«Le PDC va gagner les élections»
Auparavant, Doris Leuthard avait galvanisé ses troupes. Le PDC
«va gagner les élections» avec sa politique économique et sa
priorité sur la formation. «Il a les recettes, les idées pour faire
avancer le pays.» La conseillère fédérale a également fait l'éloge
du système éducatif, du primaire jusqu'aux hautes écoles: «on est
les meilleurs aujourd'hui, on le sera aussi demain, on le sera
aussi dans dix ans».
La formation est capitale pour le développement économique de la
Suisse qui n'a pas de ressources naturelles. Il faut «s'engager et
investir davantage». «Ça c'est le PDC, je suis fière de mon parti
qui est derrière moi», a souligné Doris Leuthard. L'Argovienne a
affirmé également l'importance des accords bilatéraux qu'il
conviendra d'élargir à la Roumanie et à la Bulgarie.
Attirer les «headquarters»
Mais il ne faut pas se focaliser sur l'Europe: les pays
émergents comme le Brésil, la Russie, l'Inde ou la Chine doivent
retenir l'attention de la Suisse. La Suisse est aussi obligée de
rester attrayante en matière fiscale vis-à-vis de l'étranger. Il
faut attirer encore plus de «headquarters» d'entreprises, y compris
européennes. La Suisse doit devenir le siège central des sièges
centraux, selon Doris Leuthard.
En matière agricole, la conseillère fédérale s'est montrée
prudente sur un accord de libre échange avec l'Union européenne. Il
faudra «discuter avec les paysans» et «étudier les mesures
d'accompagnement». Elle a annoncé la présentation cette année
encore d'un projet de loi sur l'application du principe du Cassis
de Dijon.
Les délégués ont également approuvé à l'unanimité un paquet de
mesures économiques. Elles sont réparties en quatre modules:
davantage de têtes intelligentes pour des innovations durables, la
fin de l'îlot de cherté, la création d'emplois grâce au commerce
extérieur et à une augmentation des exportations ainsi que le
renforcement de la place économique.
ats/cer/sun
Darbellay plaide pour les familles
Le président du PDC, Christophe Darbellay, a ouvert l'assemblée par un plaidoyer en faveur de la famille menacée par la polarisation gauche-droite.
Il s'en est pris notamment aux «tarifs prohibitifs» des crèches dans les grandes villes où la gauche gouverne.
Les coûts «sont tellement progressifs que les pères et les mères n'ont tout simplement aucun intérêt à travailler même partiellement après la naissance d'un enfant».
Contre cette dérive, «nous demandons l'abolition des tarifs de crèches en fonction du revenu», a martelé Christophe Darbellay.
Le Valaisan a aussi sévèrement critiqué le président de l'UDC Ueli Maurer et le Parti radical zurichois qui veulent renvoyer les femmes aux fourneaux.
Selon lui, le PDC est le seul parti qui examine tous les domaines politiques sous l'angle des familles.