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La tension monte au Pakistan

Les militants manifestent leur colère vis-à-vis du gouvernement
Les militants manifestent leur colère vis-à-vis du gouvernement
Au moins 31 personnes ont été tuées dimanche au Pakistan dans deux attentats suicide, dont un visant l'armée pakistanaise, au lendemain de la mort de 24 soldats, semblant confirmer les craintes d'embrasement après l'assaut de la Mosquée rouge fondamentaliste à Islamabad.

Par ailleurs, 20 personnes ont été tuées lors d'un attentat
suicide contre un centre de recrutement de la police.

Les attaques se multiplient

Dimanche, "au moins 12 membres des services de sécurité et
quatre civils ont été tués" dans un attentat survenu dans la vallée
himalayenne de Swat, dans la Province-Frontière du Nord-Ouest, a
indiqué un responsable de la police sous couvert d'anonymat,
ajoutant que les deux kamikazes avaient également été tués.



C'est un engin explosif improvisé qui a été déclenché au passage
du convoi militaire tandis que deux voitures piégées ont été jetées
sur les soldats par des kamikazes, a indiqué le porte-parole de
l'armée, le général de division Waheed Arshad. Une quarantaine de
personnes ont également été blessées, a-t-il précisé.



A Dera Ismail Khan, dans la province de la frontière du
nord-ouest, ce sont 12 personnes qui ont été tuées et 20 blessées
dans un attentat suicide à la bombe dans un centre de recrutement
de la police, a annoncé la police. C'est un attentat suicide.
L'homme a visé un centre de recrutement où des recrues potentielles
étaient rassemblées pour un examen d'entrée", a précisé à l'AFP un
responsable de la police, Sharif Virk.



Ces nouvelles attaques surviennent au lendemain de l'attentat
suicide qui a tué samedi au moins 24 soldats. Un kamikaze avait
alors précipité une voiture bourrée d'explosifs contre un convoi
militaire dans le Waziristan du Nord, une région tribale du
Pakistan frontalière de l'Afghanistan.

Appel à la guerre sainte

Le président pakistanais Pervez Musharraf, allié des Etats-Unis
dans la "guerre contre le terrorisme", est la cible de la colère
des islamistes depuis qu'il a ordonné l'assaut contre la
mosquée.



Le numéro deux d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, a exhorté le jour
même les Pakistanais à se "révolter" et des milliers de
manifestants ont appelé vendredi au djihad (guerre sainte), brûlant
des effigies de Musharraf et des marionnettes géantes représentant
"l'oncle Sam" américain.



Jeudi soir, dans une allocution à la Nation, le président
pakistanais s'est engagé à "éradiquer les extrémistes". Il a
déployé plusieurs milliers de militaires supplémentaires dans les
régions frontalières de l'Afghanistan. Cette partie du Pakistan a
été une nouvelle fois accusée dans un rapport des renseignements
américains d'abriter des membres du réseau Al-Qaïda.



afp/ant

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Accord avec les islamistes rompu

Des militants islamistes pro-talibans à Miranshah, chef lieu du Waziristan du Nord, région tribale pakistanaise frontalière de l'Afghanistan, ont annoncé dimanche avoir mis fin à l'accord de paix conclu en 2006 avec le gouvernement d'Islamabad.

"Nous avions signé cet accord pour le bien de notre peuple mais les forces gouvernementales poursuivent leurs attaques contre les talibans et en ont tué un grand nombre", déclare le texte.

Des commandants locaux pro-talibans avaient appelé la population à la guerre sainte en réponse au siège de la Mosquée rouge d'Islamabad, et le commandant Abdullah Farhad avait menacé samedi de livrer "une guerre de guérilla" à l'armée pakistanaise dans la région tribale si elle n'évacuait pas avant dimanche les nouveaux postes-frontière créés la semaine dernière.

Les autorités pakistanaises avaient annoncé en septembre 2006 la conclusion d'un "accord de paix" avec les militants islamistes pro-talibans de la zone tribale pakistanaise frontalière de l'Afghanistan pour mettre un terme à plus de deux ans de troubles.

Cet accord avait été sévèrement critiqué par les Occidentaux, notamment les Américains, qui craignaient que le gouvernement pakistanais ait été trop conciliant et que les insurgés trouvent plus facilement refuge dans les zones frontalières.