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Semaine mouvementée en vue à Wall Street

La débâcle des marchés financiers inquiète le monde entier.
La crise du "subprime" pourrait remuer les marchés
La semaine qui s'annonce promet d'être agitée sur la place financière de Wall Street. Chaque jour pourrait apporter son lot de mauvaises nouvelles, surtout en ce qui concerne la crise immobilière.

La Réserve fédérale s'exprimera mardi soir dans la foulée de sa
décision sur les taux. Le statu quo ne fait guère de doute, mais le
diagnostic de la banque centrale est attendu dans le contexte de
crise suscité par les déboires du crédit immobilier à risque
(»subprime») et d'interrogation après le rapport mensuel sur
l'emploi témoignant d'un ralentissement sur le marché du
travail.

Le "subprime" en vedette

Les inquiétudes des investisseurs quant à l'état de santé du
secteur financier et sa capacité à encaisser les problèmes du
«subprime» dominent le paysage. Elles relèguent à l'arrière-plan
les résultats d'entreprises et les indicateurs
macro-économiques.



«Le marché peine à définir l'ampleur du problème du subprime»,
constate Jim Fehrenbach, responsable des transactions sur le Nasdaq
chez Piper Jaffray.



Vendredi, l'organisme de prêt hypothécaire American Home Mortgage
a mis fin à la plupart de ses activités, rejoignant une liste déjà
longue de victimes du «subprime».

Une crise à plusieurs facettes

Mais la place de Wall Street a surtout été secouée par une note
assez sévère de l'agence Standard & Poor's sur la banque
d'investissement Bear Stearns, alimentant l'idée que la crise du
subprime pourrait avoir des répercussions sur d'autres pans de
l'économie.



Outre l'immobilier, les marchés financiers s'inquiètent des
conséquences d'un resserrement des conditions de crédit sur les
opérations de rachats à effet de levier (LBO), qui ont soutenu les
Bourses ces derniers mois. L'indice S&P des valeurs financières
affiche un recul de 12,7% depuis le début de l'année.



Et selon Alan Lancz, président d'un cabinet de conseil en
investissement, «les problèmes sur les marchés du crédit ne sont
pas terminés». «Je ne parle pas seulement du 'subprime', l'impact
est beaucoup plus large, tout y passe, les indicateurs économiques,
la psychologie des investisseurs et l'effet de richesse vu que le
cours des actions perd du terrain», explique-t-il.



ats/cer

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La crise du "subprime" en bref

Lors du boom immobilier du début des années 2000, nombre d'Américains à revenu modeste ont souscrit des emprunts à risque, à taux majoré, pour acquérir des biens immobiliers.

Mais l'augmentation du loyer de l'argent et la baisse parallèle du prix des maisons a multiplié les défauts de paiement.

Plusieurs dizaines d'organismes de crédit immobilier ont fermé leurs portes ou remonté leurs exigences en matière de prêts au fur et à mesure que les défauts de paiement s'entassaient.

Cette profonde crise a ainsi provoqué des inquiétudes sur les marchés américains, ainsi que dans plusieurs autres pays.

"Indice de la peur" au plus haut

Sur la semaine écoulée, le Dow Jones a perdu 0,7%, le S&P 500 a cédé 1,8% et le Nasdaq a reculé de 2%.

Signe de la nervosité des investisseurs, l'indice Vix de volatilité du Chicago Board Options exhange, surnommé l'"indice de la peur", campe à son plus haut niveau depuis quatre ans.

Et les spécialistes sont persuadés que cette situation va perdurer.