Une journaliste de la TSR, présente sur place, a été violemment
prise à partie par des policiers. Elle souffre d'hématomes aux
jambes. Sa caméra a été projetée au sol et est endommagée. La TSR a
entrepris des démarches en vue d'obtenir des explications de la
police genevoise. La Communauté des journalistes de la TSR a
protesté de son côté énergiquement contre ce qu'elle qualifie
d'"agression délibérée".
Explications de la police
La police reconnaît que la journaliste a été poussée lors de
l'intervention, mais il n'y a pas eu d'acharnement, a indiqué à
l'ATS son porte-parole Christophe Zawadzki. Vu la configuration de
la scène et la position des personnages, le logo de la TSR n'était
pas identifiable et la journaliste ne portait pas de badge presse,
a-t-il ajouté.
Avec un casque sur la tête et dans le brouhaha, le policier n'a
certainement pas entendu cette femme lui dire qu'elle était
journaliste, a précisé le porte-parole. Christophe Zawadzki relève
que, le soir-même, les protagonistes se sont expliqués sur place en
présence du commandant de la police. Il ne veut pas se prononcer
sur d'éventuelles sanctions. La cheffe de la police a été informée.
Avant toute chose, il faudra établir les faits, a encore dit le
porte-parole.
Squatters emmenés au poste
L'évacuation totale des lieux s'est produite vers 23h00, a
précisé plus tôt un porte-parole de la police. Des projectiles ont
été lancés contre les policiers, selon lui. Plusieurs squatters ont
été interpellés et emmenés au poste de police pour audition.
Les squatteurs avaient investi mercredi vers 19h30 un immeuble
industriel situé à la rue de Saint-Jean, trois jours après avoir
été évacués d'un bâtiment qu'ils avaient occupé brièvement au
boulevard Jaques-Dalcroze.
Bâtisse vide depuis 2 ans
Selon la police, les squatters s'étaient "barricadés" dans
l'immeuble. L'édifice, partiellement commercial, dispose d'une
surface au sol de 268 m2. Sur sa façade, les squatters avaient
déployé une grande banderole sur laquelle est écrit "Nous revoilà!
na".
Ce bâtiment est vide depuis au moins deux ans, a déclaré un des
membres du "Collectif 45 rue de Saint-Jean". Les squatters et leurs
sympathisants voulaient créer dans cet immeuble "un espace mêlant
habitat et activités ouvertes à tous".
ats/fm/ant/hof
Laurent Moutinot ne cédera pas d'un pouce
Le conseiller d'Etat genevois Laurent Moutinot n'hésitera pas à faire intervenir la police pour évacuer les squats de bâtiments commerciaux. «Je dis clairement que cette politique se poursuivra», a-t-il fait savoir jeudi devant le Grand Conseil.
Le magistrat socialiste a dénoncé le jeu joué depuis une semaine par les squatters, qui repèrent des immeubles commerciaux vides et les investissent. «Cette course poursuite est perdue d'avance pour ceux qui ne respectent pas l'Etat de droit», a-t-il averti.
Le magistrat a dit s'attendre à de nouvelles actions du mouvement squat. «Je crains que la police ne doive ressortir ces prochaines nuits». Le chef du Département des institutions s'exprimait dans le cadre d'une motion concernant la police.