Le Kenya Wildlife Service (KWS, service kényan de la vie
sauvage) a constaté la destruction de l'habitat naturel dans et
autour des 117 km2 du parc bordant l'aéroport de la capitale.
Pires craintes
"Cela confirme les pires craintes des spécialistes de
l'environnement: la vie sauvage disparaît de l'écosystème de
Nairobi, ce qui va obliger à prendre des mesures d'envergure pour
préserver les populations restantes", selon cette étude réalisée en
juin 2007.
Les spécialistes prévoient un avenir sombre pour le parc, réputé
jadis pour la migration annuelle de gnous et de zèbres en juillet
et en août.
La lutte a commencé
"La principale raison de cet important déclin est l'explosion de
la population humaine, l'empiètement sur les réserves naturelles et
le braconnage", a déclaré le porte-parole de KWS Gichuki
Kabukuru.
"Mais nous faisons tout notre possible pour sauver les animaux",
a-t-il dit. L'agence a renforcé sa lutte contre les braconniers et
le commerce de viande de brousse.
Zèbres et gnous en première ligne
"Dans le parc de Nairobi, la population de zèbres a lentement
décliné au cours des années tandis que les gnous ont presque
disparu. Ce n'est plus maintenant qu'une question de temps avant
que les derniers animaux ne disparaissent si une action appropriée
n'est pas menée pour remédier à la situation", indique le
KWS.
Les autres espèces menacées sont les gazelles de Thompson, les
gazelles de Grant, les impalas, les bubales, les autruches, les
phacochères et les antilopes Waterbuck. Chaque espèce perd entre
trois et trente individus par an.
Les espèces dont la population progresse depuis 2000 sont celles
qui ne migrent pas, tels que les buffles d'Afrique, les élans (plus
grande antilope d'Afrique) et les girafes. Outre ces espèces, le
parc abrite quelques rares rhinocéros, des lions, des léopards, des
guépards, des hyènes et environ 400 espèces d'oiseaux.
afp/cer
Activités humaines en cause
L'étude de KWS a été rendue publique quelques jours après un avertissement lancé par des chercheurs selon lesquels les parcs africains perdent des espèces à cause d'insuffisants efforts de préservation.
Les activités humaines, encouragées par la rapide augmentation de la population et par la recherche de meilleurs niveaux de vie, ont miné les efforts de préservation, notamment par le blocage des couloirs migratoires.
Le lion serait aussi menacé
En 2006, des chercheurs avaient averti que le lion, fierté du pays, pourrait être voué à l'extinction par les mises à mort rituelles des guerriers tribaux.
La tribu pastorale Masaï a été accusée de massacrer les lions avec des filets ou du poison en représailles pour les dégât causés à leurs troupeaux.
Depuis 1999, quelque 49 lions ont été tués dans le seul parc de Nairobi pour servir de trophées (crinières, pattes, canines et queues).
Il ne resterait plus que sept lions dans le parc, selon des responsables de KWS.
Les Masaï réfutent ces propos et jugent que la migration humaine des zones rurales vers les villes est responsable.