Les succès de la stratégie visant à restaurer la sécurité en
Irak "nous permettent à présent de commencer à faire rentrer une
partie de nos soldats", a-t-il affirmé.
Le désengagement devrait commencer avec le non-remplacement de
2200 Marines censés quitter la province d'Al-Anbar en septembre.
D'ici à Noël, 5700 soldats partiraient. Et d'ici à juillet 2008, le
nombre de brigades de combat passera de vingt à quinze.
Autres retraits possibles
Cela ne ferait que ramener les effectifs à un niveau proche de
ce qu'ils étaient en janvier 2007, quand M. Bush était déjà passé
outre aux attentes des Américains et avait décidé l'envoi de près
de 30'000 hommes supplémentaires en Irak avec pour mission de
rétablir un pays au bord du chaos.
Il y a actuellement environ 168'000 soldats américains en Irak.
D'autres retraits sont toutefois possibles. "Plus grande sera notre
réussite, plus grand sera le nombre de soldats américains qui
pourront rentrer à la maison", a dit George W. Bush, précisant que
le général Petraeus et l'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Ryan
Crocker, rendraient à nouveau compte en mars de la situation en
Irak avant d'éventuelles nouvelles réductions d'effectifs.
Le chef de la Maison blanche a toutefois évoqué un engagement
militaire, politique et économique "durable" des Etats-Unis en Irak
au-delà de sa présidence.
Critiques démocrates
Ces propos ont indigné les démocrates, qui ont dénoncé une
tentative de faire croire aux Américains que le président tient
compte de leur hostilité croissante à la guerre alors qu'en fait il
ne modifie pas fondamentalement sa politique.
"Une présence militaire sans fin en Irak n'est pas la solution",
s'est ému le sénateur Jack Reed, présentant la réponse officielle
des démocrates. "Les démocrates pensent que le moment est venu de
changer de cap" et entendent l'obtenir lors de prochains débats au
Congrès, où ils sont majoritaires, a-t-il dit.
"Une fois de plus, le président a échoué à fournir un plan soit
pour en finir avec la guerre, soit à donner une raison convaincante
de la continuer", a déploré M. Reed, alors que le sénateur Barack
Obama, candidat à la Maison Blanche en 2008, estimait qu'il est
"plus que temps de finir une guerre qui n'aurait jamais dû
commencer".
Avant même l'allocution de George W.Bush, la présidente démocrate
de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait affirmé qu'il
annonçait une "stratégie du sur place qui nous prépare dix ans de
guerre en Irak".
afp/fm/nr
L'armée américaine en Irak en chiffres
Nombre total de soldats américains: quelque 168'000
Nombre de soldats américains morts en Irak: 3773
Soldats blessés au combat: 27'848
Coût mensuel de la guerre: 12 milliards de dollars. Coût total depuis l'invasion du 20 mars 2003: 450 milliards de dollars
Nombre de morts irakiens: les estimations varient de 70'000 à 150'000.
Une étude américaine controversée avait parlé en 2006 de 655'000 morts.
Forces irakiennes: 360'000 hommes
Appel à Maliki
Pour les démocrates, George W.Bush assiste un gouvernement qui refuse de faire le nécessaire pour que cesse la violence. Des manquements admis par le président: "Vous devez exiger de vos dirigeants les choix difficiles nécessaires à la réconciliation", a-t-il lancé aux Irakiens.
Mais il a opposé aux carences du gouvernement du premier ministre Nouri al-Maliki les réussites locales. Il a argué des progrès dans la province d'Al-Anbar, mais aussi à Bagdad, dans la province de Diyala et contre les extrémistes chiites soutenus, selon lui, par l'Iran.