L'idée de faire une émission qui revient sur la semaine écoulée
le titillait, explique le ministre de la justice dans des
interviews accordées aux journaux «SonntagsBlick» et «Sonntag».
Lors de diverses manifestations, le conseiller fédéral dit beaucoup
parler avec la population. Mais avec cette émission «encore plus de
personnes pourront me suivre».
Christoph Blocher se défend par contre d'utiliser ce projet
comme outil de propagande dans le cadre de la campagne. «Seules
quatre émissions seront diffusées avant les élections», indique-t
il.
Une émission légale ?
L'OFCOM va examiner si cette nouvelle manière de faire de la
politique est légale. Il s'agira de déterminer s'il ne s'agit pas
d'une publicité à contenu politique, interdite par la loi, a dit
Caroline Sauser, porte-parole de l'Office fédéral de la
communication (OFCOM).
Matthias Ackeret, déjà auteur d'un livre sur Christoph Blocher,
interviewera le ministre dans l'émission. Interrogé par la
Télévision suisse alémanique, il s'est défendu de réaliser une
publicité politique. Si chaque déclaration d'un conseiller fédéral
devait être considérée comme de la publicité, la démocratie et la
liberté de s'exprimer n'auraient plus aucun sens, selon lui.
Interview de complaisance
Un avis que ne partage pas le président du Conseil suisse de la
presse Peter Studer. Selon lui, le fait que l'émission peut être
vue sur des sites internet politiquement marqués constitue un
premier indice selon lequel il s'agit bien d'une publicité
politique. Le second est que Christoph Blocher est interviewé de
manière amicale par un journaliste qui pose des questions ouvertes
et peu critiques, a expliqué Peter Studer à la Télévision suisse
alémanique.
Selon Caroline Sauser, une émission politique est considérée comme
de la publicité, et donc interdite, si sa diffusion est financée
par un particulier. En revanche, la provenance de l'argent pour la
production d'un tel programme ne joue aucun rôle. L'OFCOM va
maintenant demander des documents aux télévisions concernées et
analyser l'émission.
ats/ap/jab
Le Conseil fédéral n'a pas été informé
Le Département fédéral de justice et police que dirige Christoph Blocher ne voit pas de conflit avec la politique d'information du Conseil fédéral. Au cours de la première émission, le conseiller fédéral s'est distancé de ses collègues du gouvernement à propos du rapport controversé de la commission de gestion sur l'affaire Blocher-Roschacher.
C'est dans sa villa de Herrliberg (ZH) que le responsable du DFJP a été interviewé pendant un quart d'heure par le journaliste Matthias Ackeret. L'émission "Teleblocher" est partie d'une idée de l'éditeur schaffhousois Norbert Neininger.
Le Conseil fédéral n'a pas été informé de la nouvelle initiative médiatique du responsable du DFJP, a déclaré le porte-parole du Conseil fédéral, Oswald Sigg. Ce n'était pas nécessaire, a affirmé le porte-parole du DFJP, Livio Zanolari. Il s'agit, selon lui, en effet, simplement d'une nouvelle forme de diffusion d'une interview, utilisant les possibilités des techniques modernes.
Elle n'entre pas en conflit avec la politique d'information du Conseil fédéral. Le DFJP renvoie par ailleurs au blog tenu par le conseiller fédéral Moritz Leuenberger.