Les manifestants ont afflué de toute la Suisse par trains et bus
spéciaux.
Aucun incident
La police n'a signalé aucun incident. Elle estime l'affluence à
15'000 personnes, contre 17'000 pour les organisateurs. Les
organisateurs en attendaient 12'000.
En début d'après-midi, le cortège a rallié l'Helvetiaplatz, sur
laquelle se sont tenus les discours. Reprochant à la Société suisse
des entrepreneurs (SSE) de nuire à la paix sociale, les
manifestants ont fait part de leur craintes d'une sous-enchère
salariale en l'absence de convention nationale collective de
travail (CN). La SSE l'a résiliée pour le 1er octobre.
Hansueli Scheidegger, responsable du secteur de la construction
d'Unia, a présenté les urnes contenant 36'211 bulletins de vote
recueillis au cours des dernières semaines sur tous les chantiers
de Suisse.
Pour la grève
A l'occasion de ce scrutin, 30'598 travailleurs de la
construction (84,5%) se sont déclarés favorables à la grève pour
défendre la convention collective. Aujourd'hui déjà, a expliqué
Hansueli Scheidegger, une entreprise sur quatre ne respecte pas les
salaires minimaux.
Sans convention collective, la sous-enchère salariale échappera à
tout contrôle. Kurt Regotz, président de Syna, a reproché aux
entrepreneurs de détruire la paix sociale.
Diverses personnalités politiques ont exprimé leur soutien aux
manifestants. Parmi elles figurent Hans-Jürg Fehr, président du PS,
le conseiller national écologiste Joseph Lang, ainsi que le
président de l'USS Paul Rechsteiner.
ats/cer
Les syndicats prêts à la lutte
L'organisation faîtière du patronat de la construction avait dénoncé en mai dernier la CCT couvrant les quelque 80'000 ouvriers du gros oeuvre en Suisse.
Les syndicats se sont préparés à des mesures de lutte, qui passeront très probablement par des grèves régionales et occasionnelles.
Unia a par exemple débloqué 5 millions de francs à cet effet.
La tension est montée ces derniers jours
La tension est montée d'un cran entre les syndicats et les patrons la semaine dernière en raison de la résiliation de la CCT au 1er octobre.
La SEE a en effet mis ces derniers devant le fait accompli en négociant ses propres mesures. En premier lieu, les salariés affiliés à la SEE verront leur salaire augmenter de 2,7% en moyenne l'an prochain. La SSE a en outre mis sur pied une CTT nationale pour les contremaîtres et les chefs d'atelier.
Les syndicats se sont dit outrés par cette manière de faire, accusant les patrons de prendre congé du partenariat social. Ils critiquent également la hausse de salaires proposée, qualifiée de "poudre aux yeux".