Les Sarkozy annoncent leur divorce
Nicolas Sarkozy et Cécilia Sarkozy "ont divorcé par consentement mutuel", a annoncé jeudi la présidence française, environ deux heures après la diffusion d'un premier communiqué annonçant leur "séparation".
"Cécilia et Nicolas Sarkozy ne feront aucun commentaire", avait
précisé le communiqué laconique de 15 mots au total. La présidence
a ainsi officialisé une séparation qui faisait l'objet de rumeurs
de plus en plus insistantes dans la presse.
La présidence a précisé après un premier communiqué faisant état
d'une séparation qu'il fallait comprendre "divorce". Vingt minutes
après ce communqiué, Nicolas Sarkozy est parti pour Lisbonne, où il
doit participer jeudi soir et vendredi au Conseil européen, sans
faire de déclaration.
Un secret de polichinelle
La France était suspendue depuis plusieurs jours à la
confirmation officielle du divorce donné pour acquis par la presse.
Quotidiens et hebdomadaires consacraient jeudi leur Une à un
événement désormais largement attendu, qui a en partie éclipsé la
grève nationale dans les transports menaçant de paralyser le
pays.
Ces jours, plusieurs journaux avaient cité des sources judiciaires
selon lesquelles Cécilia Sarkozy s'est rendue lundi devant un juge
des affaires familiales de Nanterre, en région parisienne. Le juge
se serait rendu le lendemain auprès du président.
Le divorce intervient après onze ans de mariage et cinq mois
seulement après l'élection de Nicolas Sarkozy. Le couple s'était
marié le 23 octobre 1996 à la mairie de Neuilly-sur-Seine et a eu
ensemble un enfant, Louis, 10 ans. Largement médiatisés, à
l'origine avec leur plein accord, les Sarkozy ont parfois été
comparés aux Kennedy pour leur côté glamour et people. Le couple a
aussi fasciné les Français par ses crises et ses mystères.
Une diversion ?
Le Parti socialiste s'est demandé jeudi si l'annonce officielle
du divorce du couple Sarkozy le jour de la mobilisation nationale contre la
réforme des régimes spéciaux de retraites relevait ou non d'une
«simple coïncidence». Il soupçonne l'Elysée de vouloir faire
«diversion».
«Alors que les rumeurs sur la séparation de Cécilia et Nicolas
Sarkozy bruissent depuis six jours, l'Elysée choisit ce jeudi, jour
de forte mobilisation, pour officialiser l'information», souligne
le PS dans un communiqué. «Aux Français de juger s'il ne s'agit que
d'une simple coïncidence», ajoute-t-il.
Plus tôt dans la journée à l'Assemblée nationale, le député
socialiste Arnaud Montebourg avait estimé que les Français se
moquaient des «peines de coeur» de leurs dirigeants politiques mais
que face à des problèmes plus graves, comme la question des
retraites, il convenait de ne pas utiliser la vie privée pour
«faire diversion».
agences/ant/het
Publié
Première alerte en 2005
Le couple avait déjà connu une alerte sérieuse en 2005 avec une première séparation, temporaire.
Cécilia était partie quelques mois aux Etats-Unis. Des photographies l'avaient montrée au côté d'un publicitaire français et une nouvelle compagne était apparue auprès de Nicolas Sarkozy.
Le couple s'était reformé en 2006. «Pour de bon» et «sans doute pour toujours», avait alors commenté Nicolas Sarkozy.
Mais les interrogations sur l'état de leurs relations n'ont jamais cessé, alimentées par les absences et le caractère parfois imprévisible et déroutant de Cécilia Sarkozy.
Elle n'est plus apparue en public depuis l'enterrement de son premier époux, l'animateur de télévision Jacques Martin, le 20 septembre, le regard caché derrière des lunettes noires.
Pas de difficulté
Le divorce de Nicolas et Cécilia Sarkozy a été prononcé "par consentement mutuel" et n'a "posé aucun problème", a déclaré leur avocate Me Michèle Cahen, après l'officialisation par l'Elysée du divorce du couple présidentiel.
Elle a aussi expliqué que la question de l'immunité présidentielle ne se pose plus dès lors qu'"ils sont d'accord tous les deux pour divorcer par consentement mutuel". "J'étais l'avocate des deux, je n'aurais pas pu le rester s'il y avait eu un différend", a-t-elle conclu.