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Malgré de bons chiffres, ABB perd son patron

Fred Kindle a quitté le navire ABB en février dernier.
Suite à des divergences de vue, Fred Kindle quitte son poste.
Fred Kindle quitte ses fonctions en raison de divergences de vues concernant la conduite de l'entreprise, a annoncé mercredi ABB. Le conseil d'administration a nommé son directeur financier Michel Demaré ad interim.

Fred Kindle était arrivé chez ABB en septembre 2004 et en avait
pris les rênes au début 2005. Sous sa férule, l'entreprise a
enregistré une forte croissance et a retrouvé les chiffres
noirs.

Les spéculations vont bon train sur la nature des divergences
motivant son départ. Selon certains observateurs, le groupe serait
aux aguets pour procéder à de gros rachats puisqu'il jouit d'un
portemonnaie bien garni. Fred Kindle s'est lui montré partisan de
la modération en matière d'acquisitions.

Résultats en hausse

ABB a aussi dévoilé mercredi les premiers chiffres de l'exercice
2007. Le bénéfice net du groupe a atteint 3,8 milliards de dollars
(4,2 milliards de francs), contre 1,4 milliard l'année précédente.
Le résultat bénéficie notamment de la vente de Lummus Global, qui a
fourni quelque 530 millions de dollars.



Le chiffre d'affaires s'est lui inscrit à 29,2 milliards de
dollars, a indiqué ABB mercredi dans son communiqué. Les ventes ont
ainsi progressé d'un cinquième par rapport aux 24,4 milliards de
l'exercice précédent. Le résultat d'exploitation (EBIT) a lui
augmenté de plus de moitié à 4 milliards de dollars. Quant aux
entrées de commandes, elles ont atteint 34,3 milliards de dollars,
contre 28,4 milliards un an plus tôt.



agences/sun/hof

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Chahutée en bourse

A la Bourse suisse, ABB a tenu la vedette toute la journée. L'incertitude sur les véritables raisons du départ de Fred Kindle a pesé sur l'action qui a clôturé en baisse de 5,1% à 26 francs, lanterne rouge de la journée au SMI.

Le retrait du CEO est mal accueilli. Fred Kindle bénéficiait d'une bonne renommée auprès des investisseurs, des deux côtés de l'Atlantique.

En outre, le remboursement de capitaux aux actionnaires semble trop peu élevé aux yeux de certains analystes. Le groupe a dit vouloir proposer à l'assemblée générale du 8 mai un dividende de 48 centimes, sous la forme d'une réduction de valeur nominale.

De plus, il a annoncé un programme de rachat d'actions pouvant atteindre un maximum de 2,2 milliards de francs.

Eloges

Les analystes se sont montrés plutôt étonnés du départ de Fred Kindle, saluant l'homme et la qualité de son travail

"Nous avions une grande confiance envers le CEO Fred Kindle pour prendre les bonnes décisions en matière d'acquisitions, et son départ créée une incertitude considérable", ont commenté mercredi les analystes de J.P. Morgan dans une note à leurs clients.

Chez Citibank, Fred Kindle est considéré comme "probablement le CEO le plus efficace dans l'histoire d'ABB".

Fred Kindle a du reste été élu entrepreneur de l'année 2007, selon un classement de la HandelsZeitung établi par cent journalistes économiques de Suisse.