"Il s'agissait d'indemnités visant à encourager les directeurs à
voyager le plus possible pour rencontrer les clients, compenser les
inconvénients liés à ces déplacements et rembourser les faux
frais", a rétorqué Gilbert Duchoud. "Au restaurant, il arrive qu'on
offre aux clients une bouteille de bordeaux à 500 francs. On ne
peut pas toujours sortir la carte de crédit".
Selon l'accusation, l'ex-directeur général de la BCV avait mis
en place un système qui lui a permis de détourner l'argent des
"bonus" d'un compte des ressources humaines, puis de le faire
transiter via une société offshore aux Iles Caïman afin d'en cacher
l'origine. Gilbert Duchoud a souligné qu'il fallait être
"confidentiel". Les autres directeurs auraient pu être
jaloux.
Après une intervention du Ministère public, l'avocat de Gilbert
Duchoud s'est refusé à parler de pots-de-vin. Les 30'000 francs:
«une marque presque symbolique, un geste pour que ces gens fassent
leur métier à fond», a commenté Jacques Treyvaud, ancien président
du conseil d'administration, qui considère Gilbert Duchoud comme
«le meilleur banquier de Suisse».
Escroquerie?
Le tribunal s'est également penché sur les conditions du
versement de l'indemnité de 2,02 millions de francs touchée en
avril 2002 par Gilbert Duchoud, suite à son licenciement par le
Conseil d'Etat vaudois. L'ex-directeur conteste catégoriquement
avoir escroqué le conseil d'administration qui ignorait alors
l'existence de ces malversations financières.
Les six anciens dirigeants de la BCV doivent répondre de diverses
malversations et manipulations comptables, telles que faux dans les
titres, gestion déloyale et faux renseignements sur des entreprises
commerciales. Gilbert Duchoud et Jacques Treyvaud, doivent aussi
répondre d'abus de confiance et blanchiment d'argent. Enfin,
Gilbert Duchoud est encore accusé d'escroquerie.
ap/sun
Gilbert Duchoud à la retraite
Actuellement, Gilbert Duchoud excerce encore quelques petits mandats à titre privé. Il a pris sa retraite anticipée en 2005.
Jacques Treyvaud, l'ancien directeur du conseil d'administration, est également à la retraite, tout comme l'autre ancien directeur Jean-Pierre Schrepfer.
Daniel Crausaz, responsable à l'époque des affaires spéciales, n'a pas retrouvé de travail dans une banque et est actuellement indépendant.
Suite du procès lundi
Le procès a débuté le 5 novembre et doit s'achever le 7 décembre. La Cour a désormais terminé l'examen de l'ordonnance de renvoi.
Lundi prochain, débute le défilé de la cinquantaine de témoins prévus, avec l'audition de l'ex-procureur tessinois Paolo Bernasconi.