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Les FARC répondent à Nicolas Sarkozy

Le président français s'est adressé directement aux FARC
Le président français s'est adressé directement aux FARC
Au lendemain des messages de N.Sarkozy au chef des FARC et à leurs otages, la guérilla colombienne a jugé ses intentions "louables". Le président colombien A.Uribe a affirmé partager la demande du président français.

Les Forces armées
révolutionnaires de Colombie (FARC) ont cependant réaffirmé leur
exigence de la mise en place "pendant 45 jours" d'un "espace
adéquat" comprenant les villes de "Florida et Pradera" en vue d'un
éventuel échange humanitaire.

Uribe refuse l'exigence

La démilitarisation d'une zone de 800 kilomètres carrés
comprenant ces deux villes dans le sud-ouest de la Colombie est une
des revendications les plus fortes des FARC.



Parallèlement, le président colombien Alvaro Uribe a affirmé que
son gouvernement "partage et respecte" les demandes de Nicolas
Sarkozy, mais que les Colombiens doivent lutter pour "la libération
de tous les otages et pour l'annihilation des preneurs d'otages".
Il a également réaffirmé que son gouvernement n'évacuerait aucune
région du pays pour négocier avec les FARC un éventuel échange de
prisonniers avec la guérilla.



Les FARC, principale guérilla de Colombie avec 17'000 hommes,
réclament la libération de 500 des leurs en échange d'un groupe de
45 otages, dont trois Américains et la franco-colombienne Ingrid
Betancourt.

Deux messages de Nicolas Sarkozy

Jeudi, Nicolas Sarkozy a pris l'initiative dans le dossier en
diffusant un double message adressé aux otages et au chef de la
guérilla des FARC. Le président français a demandé la libération
d'Ingrid Betancourt et de «tous les autres séquestrés».



Le premier message a été diffusé à la télévision colombienne. Le
second le sera par Radio France Internationale (RFI), qu'Ingrid
Betancourt est parfois autorisée à écouter les lundi, mercredi et
vendredi matin. Dans ces messages, Nicolas Sarkozy s'adresse
directement au chef des FARC, Manuel Marulanda. «Je forme un rêve:
celui de voir Ingrid au milieu des siens pour Noël», a-t-il
dit.



agences/cer

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La presse française mitigée

Les éditorialistes de la presse française saluaient unanimement vendredi l'appel lancé par Nicolas Sarkozy aux FARC.

Ils sont toutefois partagés entre l'espoir et la prudence quant à l'issue de l'affaire.

Pour le Figaro (droite), le geste de Nicolas Sarkozy est "spectaculaire, dramatique et sans précédent", en ce qu'il "rompt avec tous les usages diplomatiques". Qualifiant cette initiative d'"énorme", il reconnaît néanmoins que "tout reste à faire pour parvenir à une issue heureuse".

Libération (gauche) considère lui aussi que l'initiative de Nicolas Sarkozy s'annonce "plus que délicate". Pour lui, il y a le risque "que les FARC utilisent une éventuelle médiation française à des seules fins de reconnaissance internationale. Le maigre espoir est que les guérilleros changent de siècle et réalisent que leur lutte armée est sans issue".

L'Humanité (communiste) est également d'un optimisme tempéré, "tant les questions en jeu sont conflictuelles". Le journal observe notamment que "les otages sont aussi cernés par des rapports de forces internationaux".