Louer un ami, c'est désormais possible
Louer un ami, c'est désormais possible grâce à une entreprise de Pully (VD), révèle Le Matin dimanche. Easyfriend.ch propose depuis septembre de louer une personne avec laquelle vous pourrez passer un bon moment.
Contre un paiement de 75 francs de l'heure, vous pourrez donc
louer une personne avec laquelle aller prendre un verre, aller au
cinéma ou faire une partie de tennis. "Ce que nous proposons, c'est
un peu la dame de compagnie du 21e siècle", résume l'un des deux
fondateurs de l'entreprise.
L'offre de service est ouverte à tous. Des expatriés qui
viennent d'arriver en Suisse, des personnes en voyage d'affaires,
des touristes, mais aussi des personnes âgées ou quelqu'un qui veut
faire du tennis mais n'a pas de partenaire.
L'entreprise compte actuellement une trentaine d'employés, ou
"friends", hommes et femmes confondus, basés entre Genève, Lausanne
et Fribourg. Avec l'arrivée des fêtes de fin d'année,
Easyfriends.ch prévient que l'entreprise ne pourra sans doute pas
garantir une disponibilité à 100%.
Une solution à la solitude?
A l'heure où les liens sociaux sont distendus, les repères
diminués, louer un ami est-il donc la solution à la solitude de
notre époque ? "Cette nouveauté me chagrine et m'amuse à la fois",
explique le psychiatre français Boris Cyrulnik dans les colonnes du
Matin dimanche, comparant la pratique à la situation de
prostitution.
"Les prostituées disent qu'elles donnent de la tendresse, mais
qu'il s'agit en réalité d'une relation de mépris, non pas de
profondeur", renchérit-il. "Louer un ami, c'est peut-être bien pour
les gens seuls, mais c'est surtout un pansement pour une
défaillance culturelle grave", estime encore le psychiatre.
swisstxt/mej
Publié Modifié
Les raisons qui peuvent pousser à utiliser Easyfriend
Ne pas vouloir manger seul(e) au restaurant ou être la seule personne non-accompagnée d'une soirée.
Manquer de compagnie lors d'un séjour en milieu hospitalier ou centre médico-social.
Vouloir pratiquer une activité à deux et ne pas trouver de partenaire/adversaire.
Vouloir sortir et constater que les ami(e)s habituel(le)s sont tous occupés.
Et tant d'autres...
L'entreprise ne se leurre pas
"L'amitié ne s'achète pas. Nous n'allons pas remplacer 15 ans de complicité", reconnaissent les fondateurs d'Easyfriend.
"Aujourd'hui, les gens travaillent beaucoup, parfois fondent une famille et leur cercle d'amis se réduit en même temps que leur disponibilité".
"C'est la vie ! et nous proposons de passer un bon moment accompagné plutôt que seul", conclut l'entreprise.