De quoi donner des sueurs froides aux cantons qui préparent un
plan d'urgence en cas d'afflux de réfugiés.
"La situation dans les Balkans nous préoccupe vraiment", déclare
dimanche dans le " SonntagsBlick " Karin
Keller-Sutter, vice présidente de la Conférence des directeurs des
départements cantonaux de justice et police (CCDJP).
C'est pourquoi "les cantons travaillent sur un concept qui doit
entrer en vigueur en cas de crise". Ce plan, qui doit encore être
adopté par les cantons et la conseillère fédérale Eveline
Widmer-Schlumpf, prévoit que dans un premier temps il revient à la
Confédération de prendre en charge les réfugiés dans des lieux
d'hébergement de l'armée.
"Ce n'est que dans un deuxième temps que ces personnes seraient
réparties dans les cantons", précise la conseillère d'Etat radicale
st-galloise.
Mesures d'urgences
La CCDJP prévoit également d'autres mesures en cas de crise.
Parce que 340'000 personnes originaires de la région vivent déjà en
Suisse, elle pense qu'il serait ainsi possible de loger des
réfugiés chez des parents.
En raison du recul ces dernières années du nombre de requérants,
les cantons ont fermé des centres d'accueil, rappelle Karin Keller
Sutter. "Ces centres sont actuellement prévus pour 10'000 demandes
par année. De ce fait, nous n'avons plus de réserve".
agences/hoj
La loi des passeurs
Près de 70% des personnes qui entrent illégalement en Suisse ont recours aux services de passeurs.
Des sommes très importantes peuvent être déboursées pour les payer, a expliqué Brigitte Hauser, porte-parole de l'Office fédéral des migrations (ODM), confirmant une information de la "SonntagsZeitung".
Sur les plus de 10'000 personnes qui déposent une requête chaque année, seules 500 se présentent à la frontière, selon Brigitte Hauser.
Les autres se manifestent une fois à l'intérieur du pays. Il apparaît que près de sept réfugiés illégaux sur dix font confiance à des passeurs.
Avec Schengen, l'activité des passeurs deviendra plus difficile, ce qui peut aussi avoir une conséquence sur leurs tarifs.
L'Ukrainienne et ses cinq enfants perdus au Monte Lema (TI) à la frontière italienne et retrouvés il y a une semaine pourraient avoir eu recours à un passeur sans scrupules.
Cette famille avait déjà déposé deux demandes d'asile en Suisse, qui avaient été rejetées l'an dernier.