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Fermeté face aux jeunes criminels étrangers

Les policiers devront accomplir des travaux d'intérêt général.
Inquiets, les Suisses se sentent toutefois encore en sécurité.
Selon un sondage, les Suisses se montrent très fermes à l'égard de la violence des jeunes gens d'origine étrangère qui commettent de graves délits. Mais l'enquête montre aussi que les Helvètes ne sombrent pas dans la paranoïa.

Selon "Le Matin Dimanche", 69% des personnes sondées estiment
qu'il faut expulser les jeunes étrangers quand ils commettent des
délits graves. Cet avis est partagé de manière à peu près égale
entre les trois régions du pays (67% au Tessin, 60% en Suisse
romande et 72% en Suisse alémanique). Aucune différence n'apparaît
entre sondés d'origine suisse et étrangère.

L'image générale des jeunes étrangers pâtit de quelques faits
divers signalés dernièrement: 35% les voient comme une charge
plutôt qu'un espoir pour la Suisse. Ce taux négatif est plus élevé
du côté alémanique (39%) que romand (24%) ou tessinois (32%).



Une majorité de sondés (51%) partagent aussi l'avis que les jeunes
étrangers font monter l'insécurité dans la société. Pour venir à
bout de ce problème, les Suisses estiment qu'il ne suffit pas de
punir mais qu'il faut surtout miser sur l'éducation. A la question
de savoir si les campagnes politiques menées contre les étrangers
sont en partie responsables de la violence juvénile, seuls 33%
répondent oui.

Encore en sécurité

Malgré ces résultats, 72% des sondés disent encore sortir le
soir en se sentant pleinement ou moyennement en sécurité. Sans
surprise, les femmes sont davantage touchées par la peur de sortir
le soir: 34% d'entre elles avouent se sentir plutôt ou pas du tout
en sécurité, contre seulement 13% d'hommes. Les personnes âgées
sont également davantage gagnées par ce sentiment d'insécurité
(31%).



Ces cinq dernières années, la crainte de se faire agresser n'a
progressé que chez 36% des gens. Le phénomène est plus marqué au
Tessin (46%). A l'inverse, les gens d'origine étrangère ne sont que
28% à avouer que leur peur de se faire agresser a augmenté.

Pas de parano

Quant à savoir si la police est en mesure d'assurer l'ordre
public, 59% estiment que c'est le cas contre 30% d'avis négatifs et
11% de gens qui ne savent pas.



En résumé, juge "Le Matin Dimanche", la population voit la
violence des jeunes étrangers d'un très mauvais oeil, mais ne
sombre pas dans la parano et le sentiment de vivre dangereusement
en sortant de chez soi. "Je suis tout de même surpris par la dureté
des réponses et l'image plutôt négative que se font les sondés de
la jeunesse étrangère en Suisse", conclut Werner Reimann,
responsable de l'Institut Démoscope qui a réalisé le sondage.



Cette enquête a été effectuée alors que les esprits étaient encore
marqués par le drame de la semaine passée à Locarno. Lors du
carnaval, un étudiant avait été battu à mort par trois jeunes
originaires des Balkans, dont deux ont été naturalisés.



swisstxt/cer

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Ch.Darbellay soutient les expulsions

Interrogé dans "Le Matin Dimanche", Christophe Darbellay estime que "ceux qui bafouent nos valeurs n'ont pas leur place en Suisse".

Le président du PDC juge qu'il faut appliquer la loi, qui prévoit des expulsions. Pour lui, l'initiative de l'UDC est donc inutile.

Quant à la naturalisation à l'essai pendant cinq ans pour les jeunes, Christophe Darbellay est clairement contre. "La Suisse n'est pas une fabrique d'apatrides".

"Par contre, je suis outré chaque fois qu'on s'aperçoit après coup qu'un jeune a été naturalisé en dépit d'un dossier de police aussi épais qu'un dictionnaire. La violence juvénile doit être combattue avec la plus grande fermeté, que les auteurs soient Suisses ou étrangers", conclut le Valaisan.

Statistiques à prendre avec des pincettes

Les statistiques officielles sur la criminalité sont difficiles à interpréter, rappelle "Le Matin Dimanche". La part des jeunes naturalisés n'est précisée nulle part. Autre inconnue: la classe des 18-25 ans n'existe pas dans les chiffres connus.

Les chiffres actuels de la délinquance juvénile montrent que les étrangers sont trois à quatre fois plus nombreux à être condamnés pour des infractions liées à la violence. Mais tous ces chiffres sont à prendre avec des pincettes: les experts eux-mêmes ne sont pas d'accord entre eux sur la réalité de la montée de la violence juvénile, qui pourrait être plutôt liée à l'augmentation du réflexe de porter plainte.