Publié

Otage depuis 5 ans, Clara Rojas a été libérée

La joie de Clara Rojas après sa libération survenue jeudi
Clara Rojas a pu remercier Hugo Chavez par téléphonne
Deux otages Colombiennes, Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, ont été libérées jeudi par les FARC au cours d'une nouvelle opération humanitaire en Colombie. Elles ont été accueillies dans la soirée par leurs proches à Caracas.

A sa descente de l'avion en provenance de Santo Domingo, proche
de la frontière colombienne, Clara Rojas a retrouvé sa mère Clara
Gonzalez, âgée de 76 ans, l'a serrée dans ses bras et l'a
embrassée. Consuelo Gonzalez, de son côté, a été accueillie par ses
filles en pleurs, Patricia et Maria Fernanda Perdomo, qui
l'attendaient avec des fleurs. Ses proches portaient des affiches
avec les mots: "Maintenant liberté pour tous". Consuelo Gonzalez a
aussi pris dans ses bras sa petite-fille de deux ans, qu'elle ne
connaissait pas.

"Mille mercis président"

"Président, mille mercis pour votre geste humanitaire", a
déclaré Consuelo Gonzalez à son arrivée dans la capitale
vénézuélienne, en appelant Hugo Chavez à ne pas baisser la garde
après sa libération. "Nous renaissons", a lancé de son côté Clara
Rojas, radieuse, au président vénézuélien. Les deux femmes,
souriantes, semblaient en relative bonne santé.



La réussite de l'opération héliportée, menée dans la jungle à
partir de l'aéroport colombien de San José de Guaviare, à 300
kilomètres au sud-est de Bogota, a été annoncée simultanément à
Caracas par Hugo Chavez et à Bogota par Barbara Hintermann,
représentante du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en
Colombie.

Clara Rojas, 44 ans, et Consuelo Gonzalez, 57 ans, "ont retrouvé
la pleine liberté. Je leur ai souhaité la bienvenue à la vie", a
déclaré un peu plus tôt Hugo Chavez aux journalistes au palais
présidentiel. Le président vénézuélien a indiqué que son ministre
de l'Intérieur, Ramon Rodriguez Chacin, l'avait appelé par
téléphone pour lui annoncer la libération des deux otages.

Longue captivité

A Bogota, Barbara Hintermann a confirmé. "Clara Rojas et
Consuelo Gonzalez sont entre nos mains et nous sommes heureux",
a-t-elle déclaré à la presse au siège local du CICR. Clara Rojas
était détenue par les Forces armées révolutionnaires de Colombie
(FARC) depuis plus de cinq ans, et Consuelo Gonzalez depuis plus de
six ans.



Clara Rojas avait été capturée par les FARC le 23 février 2002, en
même temps que la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, dont elle
était alors la directrice de campagne pour l'élection
présidentielle colombienne. Consuelo Gonzalez, une parlementaire,
avait été capturée le 10 septembre 2001.



L'opération pour les libérer a débuté jeudi matin. Deux
hélicoptères venus du Venezuela sont arrivés sur l'aéroport de San
José de Guaviare, se sont approvisionnés en carburant, puis ont
redécollé avec les délégués de la mission de sauvetage pour aller
chercher les otages dans la jungle, a rapporté un correspondant de
l'AFP sur place.

Deuxième tentative

Le trafic aérien avait été suspendu dans
la région pour faciliter le passage des hélicoptères. Les
opérations militaires contre la guérilla avaient également été
interrompues pour la même raison sur ordre du gouvernement du
président colombien Alvaro Uribe. Le Haut commissaire colombien
pour la paix, Luis Carlos Restrepo, a coordonné sur l'aéroport de
San José de Guaviare les opérations de sauvetage, a rapporté le
journaliste de l'AFP.



Le président vénézuélien Chavez avait annoncé mercredi avoir reçu
de la guérilla les coordonnées du lieu de libération. En réponse,
Luis Carlos Restrepo avait indiqué aux médias que les deux
gouvernements allaient "coordonner" leurs efforts pour obtenir le
sauvetage des otages le plus "rapidement" possible.



Une précédente opération humanitaire internationale chapeautée par
le Venezuela pour aller chercher les deux femmes et Emmanuel, fils
de Clara Rojas et d'un guérillero des Farc, s'était soldée par un
échec fin décembre. Les FARC avaient promis le 18 décembre de
libérer les trois otages et de les remettre à Hugo Chavez. Mais
l'opération avait échoué notamment parce que les FARC ne détenaient
plus Emmanuel, lequel avait été confié en secret dès 2005 à une
famille d'accueil sous un faux nom.



Agences/sun

Publié

Nouvel espoir pour Ingrid Betancourt

Clara Rojas a révélé sur une radio colombienne ne plus avoir aucune nouvelle depuis trois ans d'Ingrid Betancourt.

Sa libération ainsi que celle de Consuelo Gonzalez n'en constitue pas moins un important espoir pour les proches des autres otages de la guérilla, et notamment ceux d'Ingrid Betancourt.

La France a ainsi promis de redoubler d'efforts pour obtenir la libération de la Franco-Colombienne.

"Cela prouve que les choses bougent, que la mobilisation produit ses premiers résultats", a ainsi déclaré le président Sarkozy. "Pour chacun d'entre nous, c'est un encouragement à persévérer", a-t-il ajouté.

La fille d'Ingrid Betancourt Mélanie Delloye s'est elle dit "très émue" et a parlé d'un "formidable élan pour que tous les autres otages reviennent à la maison", et notamment sa maman.

La mère et la soeur d'Ingrid Betancourt ont elles diffusé un message pour encourager les FARC à "persévérer dans la voie des libérations humanitaires".

De son côté, l'ex-époux de l'otage a lui affirmé que "c'est un peu Ingrid qui sort enfin de cette abomination". "Je suis convaincu qu'elle va le savoir très rapidement et que ça va la réjouir et l'aider à tenir", a-t-il ajouté.

Tous appellent à une mobilisation très rapide pour libérer Ingrid Betancourt, car ils sont inquiets pour sa santé. Elle était en effet apparue affaiblie dans une vidéo diffusée récemment.

Selon le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, il est "plus urgent que jamais" de libérer la Franco-Colombienne.

Ingrid Betancourt fait partie des 3000 otages encore détenus par la guérilla colombienne. Elle appartient aussi à un groupe de 43 prisonniers que les FARC proposent d'échanger contre 500 rebelles qui sont incarcérés en Colombie.

Ces otages spéciaux, qualifiés d'échangeables ou de politiques, ont une plus grande valeur pour la guérilla, qui les considèrent comme des prises de guerre.

Parmi ces otages particuliers figurent Ingrid Betancourt et trois Américains travaillant pour le département de la Défense enlevés en 2003.

S'y ajoutent deux caporaux colombiens enlevés il y a plus de 10 ans. Ces hommes détiennent le triste record de la plus longue captivité au monde jamais vécue par des otages.

La Suisse salue l'opération

La Suisse "a reçu avec joie et soulagement" la nouvelle de la libération de Clara Rojas et de Consuelo González, selon le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), et salué les efforts de tous ceux qui l'ont rendue possible.

La Suisse remercie en particulier Alvaro Uribe et Hugo Chavez. En même temps, elle salue les FARC pour ce geste, selon un communiqué.

Selon le DFAE, la libération de tous les otages est urgente et reste une priorité. La Suisse avec l'Espagne et la France maintient à disposition ses services pour la recherche de solutions humanitaires.