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Les déchets de Naples incinérés en Suisse?

Des tonnes de déchets se sont accumulées à Naples.
Déchets napolitains en Suisse: plusieurs obstacles à lever
Les déchets napolitains pourraient être brûlés en Suisse. Les usines d'incinération helvétiques, qui disposent de surcapacités, sont sur les rangs. Mais l'idée doit recevoir l'aval des cantons concernés et de la Confédération.

Un groupement de quatorze usines d'incinération alémaniques est
actuellement en tractation avec Naples via un intermédiaire, a
indiqué vendredi Pierre Ammann, président de l'Association suisse
des chefs d'exploitation et exploitants d'installations de
traitement des déchets (ASED). Il s'agit en premier lieu d'usines
de Suisse orientale.

En outre, les sites de Genève, Lausanne, Berne et Zurich se sont
regroupés dans le même but, a ajouté Pierre Ammann. Mais avant que
les ordures puissent être importées, les cantons doivent donner
leur accord, puis dans un deuxième temps l'Office fédéral de
l'environnement.

Aller vite

«Nous essayons d'aller de l'avant rapidement», précise encore
Pierre Ammann. Si tout se déroule comme prévu, les déchets italiens
pourraient arriver en Suisse dès février.



Quelque 110'000 tonnes d'ordures se sont accumulées ces dernières
semaines dans la cité du sud de l'Italie. Par rapport aux 3,5
millions de tonnes brûlées chaque année en Suisse, ce n'est pas une
grande quantité, note le responsable. D'un point de vue écologique,
l'incinération en Suisse produit 1000 fois moins de dioxine qu'une
incinération en plein air, relève encore le spécialiste.



Si les choses se déroulent comme prévu, il n'est pas exclu que les
usines d'incinération suisses reconduisent l'opération. Car compte
tenu des directives de l'Union européenne, la construction d'une
usine d'incinération à Naples prendrait au moins cinq ans, souligne
Pierre Ammann.

250 francs la tonne

En Suisse, à Bazenheid (SG) par exemple, le traitement d'une
tonne de déchets coûte 250 francs. L'incinération des 110'000
tonnes italiennes reviendrait donc à 27 millions. Un marché
lucratif pour les 29 usines d'incinération en Suisse qui vont
bientôt voir la manne des déchets allemands se tarir: l'Allemagne
est en effet en train de construire des usines d'incinération. Et
le Tessin, autre client, fait de même.



Actuellement en Suisse, un sac d'ordures sur dix est d'origine
étrangère. En 2006, 420'000 tonnes de déchets ont été importées,
dont 80% d'Allemagne.



ats/cer

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Pas une solution à long terme

Du point de vue du bilan écologique global, l'importation de déchets napolitains n'est pas une solution à long terme, indique Hans-Peter Fahrni, chef de la division déchets et matières premières à l'OFEV.

Mais à court terme, cela peut éviter une pollution importante sur place.

En outre, les usines d'incinération suisses produisent de l'électricité et de la chaleur pour le chauffage à distance, rappelle Hans-Peter Fahrni.

Un contrôle de radioactivité pourrait également être demandé. En effet, il n'est pas exclu que des déchets d'hôpitaux se trouvent dans les ordures napolitaines.

Genève est sur les rangs

Dans une interview accordée vendredi au «Temps», le conseiller d'Etat genevois Robert Cramer se dit très touché par la situation des Napolitains.

«J'ai demandé aux Services industriels de Genève (SIG) d'accélérer les discussions pour que nous puissions dépanner au plus vite le sud de l'Italie», indique-t-il.

Les déchets de Naples pourraient être acheminés à l'usine des Cheneviers, qui comme d'autres en Suisse, est confrontée à des problèmes de surcapacité.

La condition est que le transport se fasse par le rail et que les déchets soient contrôlés, précise le conseiller d'Etat.