Des policiers anti-émeutes ont dû faire usage de balles en
caoutchouc et de gaz irritant pour repousser une foule de plus de
200 manifestants, dont certains étaient cagoulés.
Durant toute l'après-midi, les forces de l'ordre ont chargé à
plusieurs reprises les contestataires ou ont tenté de les
encercler. Des manifestants ont lancé des bouteilles sur des
policiers lors des escarmouches qui se sont produites dans la
vieille ville.
A un moment donné, un groupe de policiers a été à son tour
encerclé par des centaines de manifestants avant d'être dégagé de
cette position difficile par des renforts.
Moyens imposants
Reste que cette manifestation non-autorisée par les autorités de
la ville a eu lieu. Le cortège a pu se déplacer en ville malgré la
présence de plusieurs centaines de policiers bernois, appuyés pour
l'occasion par des renforts provenant du concordat du nord-ouest de
la Suisse. Deux camions équipés de lance à eau étaient également
dans les rues pour faire reculer les manifestants.
Omniprésente, la police s'était déployée dès la matinée en force à
la gare pour filtrer les voyageurs. Elle a vérifié l'identité de
nombreuses personnes et fouillé leurs sacs. Des jeunes ont aussi dû
vider leur poche et déposer leurs effets personnels sur le sol, a
constaté l'ATS.
Centaines d'arrestations
Quadrillant la ville, les unités anti-émeutes ont procédé à 200
arrestations, a indiqué la police. Des militants altermondialistes
ou issus de la mouvance d'extrême gauche ont été conduits dans les
locaux de la police ou alors embarqués dans des fourgons. Certains
avaient les mains attachées par des menottes en plastique.
C'est seulement peu après 18h00 que la situation est redevenue
normale et que le trafic des transports publics a pu reprendre. Il
semble y avoir eu très peu de dégâts. La municipalité et la police
bernoise unifiée ont donc réussi à éviter un scénario comme celui
du 6 octobre 2007, où des casseurs avaient provoqué d'importantes
déprédations en marge d'un cortège avorté de l'UDC. Les forces de
l'ordre et la ville avaient alors été accusées de laxisme et de
manque d'organisation.
Autorisation révoquée
L'exécutif de la ville avait révoqué jeudi l'autorisation donnée
peu avant de manifester. Les autorités ont justifié cette décision
par le risque de débordement, la forte mobilisation des milieux
autonomes et anarchistes et le refus des organisateurs de prendre
leur distance avec les actes violents.
C'était samedi aussi le premier engagement de la police unifiée en
ville de Berne depuis que la police cantonale a intégré en début
d'année la police municipale.
Le maire Alexander Tschäppät a dit que la liberté d'expression est
respectée à Berne, mais qu'elle ne doit pas «restreindre et violer»
les droits des autres citoyens. Les organisateurs ont au contraire
estimé que «la liberté d'expression n'a été possible à aucun
moment» durant cette journée.
ats/boi/het
Calme à St-Gall
Quelque 120 personnes ont manifesté samedi après-midi dans le calme à St-Gall contre le World Economique Forum (WEF).
Les autorités de la ville avaient autorisé le défilé.
Des dizaines de policiers ont toutefois surveillé le cortège.
La manifestation de l'Alliance anti-WEF st-galloise était organisée notamment par les Verts, les Jeunes Verts, les Jeunes socialistes et par un réseau de solidarité de Suisse orientale.
Munis de haut-parleurs, de banderoles et de boîtes de conserve, les militants ont défilé bruyamment dans le centre-ville. Ils ont appelé à une solidarité mondiale et à la lutte contre le néolibéralisme.
Leader des opposants arrêté
Organisatrice de la manifestation, l'Alliance pour une résistance globale avait maintenu son appel à défiler malgré l'interdiction.
Porte-parole du groupement autonomiste de gauche, Giovanni A.Schumacher avait déclaré que l'alliance souhaitait un défilé calme et sans violence. Juste avant le début du rassemblement, il a été emmené dans les locaux de la police.
Le leader des manifestants avait auparavant affirmé que les autorités évaluaient mal la situation. Le groupement avait même déposé plainte auprès du préfet contre le retrait de l'autorisation de manifester.