C'est une décision conforme aux attentes des analystes et la
Bourse de New York a accentué ses gains après la publication du
communiqué. La banque centrale a également abaissé d'un quart de
point son taux d'escompte, utilisé par les banques en cas
d'urgence, pour le ramener à 2,25%.
"Les dernières informations indiquent que l'activité économique
reste faible", a noté le Comité de politique monétaire (FOMC) dans
son communiqué, en soulignant la faiblesse des dépenses des ménages
et des entreprises.
De plus, "les marchés financiers restent soumis à des tensions
considérables, et le resserrement des conditions du crédit ainsi
que que l'aggravation de la contraction du marché immobilier
risquent de peser sur la croissance économique au cours des
prochains trimestres", a-t-il ajouté.
Légère croissance
Cette baisse des taux intervient quelques heures après la
publication des chiffres de la croissance du premier trimestre, qui
est ressortie à 0,6% du Produit intérieur brut (en rythme annuel)
comme au trimestre précédent. Les analystes avaient largement
anticipé la décision sur les taux et ils attendaient avec
impatience le communiqué pour décrypter les intentions de la banque
centrale à l'avenir.
Beaucoup parient sur une pause et la banque centrale a laissé
entendre que cette option était sur le tapis. "Les baisses de taux
importantes décidées jusqu'à ce jour, combinées aux mesures
destinées à soutenir la liquidité des marchés, devraient aider à
promouvoir une croissance modérée sur la durée et atténuer les
risques pour l'activité économique", a-t-elle affirmé.
Cette déclaration peut être comprise comme une annonce que la Fed
compte évaluer les effets de ses baisses des taux, qui totalisent
désormais 3,25 points depuis l'été, et du plan gouvernemental de
relance, avant de continuer sur la voie de l'assouplissement
monétaire.
Optimisme prudent
A l'appui de cette prudence, la Fed a en parallèle souligné que
"les incertitudes restent élevées sur les perspectives d'inflation"
et elle a relevé la nécessité de continuer à "surveiller
attentivement" l'évolution des prix, dans un contexte de hausse des
prix de l'énergie et des matières premières.
La banque centrale a toutefois fait preuve d'un optimisme prudent
en jugeant que les derniers indicateurs sur l'inflation de base
(hors alimentation et énergie) se sont "légèrement améliorés", et
en répétant sa prévision que l'inflation allait se modérer au cours
des prochains trimestres.
agences/het
Baisse continue depuis 8 mois
En abaissant de 0,25 point son principal taux directeur, la Réserve fédérale américaine a porté mardi à 3,25 points l'ampleur de la réduction de ses taux effectuée depuis le début de la crise apparue cet été. Voici l'évolution du principal taux directeur de la Fed depuis la dernière hausse:
2008
- 30 avril 2008 (2,00%,-0,25 point)
- 18 mars 2008 (2,25%,-0,75 point)
- 30 janvier 2008 (3,00%,-0,50 point)
- 22 janvier 2008 (3,50%,-0,75 point)
2007
- 11 décembre 2007 (4,25%,-0,25 point)
- 31 octobre 2007 (4,50%,-0,25 point)
- 18 septembre 2007 (4,75%,-0,50 point)
2006
- 29 juin 2006 (5,25%,+0,25 point)
Dissensions au sein de la Fed
Les dissensions au sein de la Fed au sujet de la gravité de la menace inflationniste se sont traduites par des dissidences lors du vote: deux gouverneurs, le président de la Fed de Dallas, Richard Fisher, et celui de la Fed de Philadelphie, Charles Plosser, ont voté contre la baisse des taux, car "ils auraient préféré une action moins agressive".
Tous deux s'étaient déjà opposés à la baisse de trois quarts de points décidée en mars.