Réunie samedi à Berne, la conférence de la construction d'Unia a
accepté le compromis élaboré en décembre avec la Société suisse des
entrepreneurs (SSE) sous la médiation de l'ancien haut
fonctionnaire fédéral Jean-Luc Nordmann.
Un "péril"
A Zurich, le comité de Syna et son comité de construction ont
pris la même décision. Les syndicats invitent les patrons à faire
de même. En refusant, «la SSE met en péril les contrats
bilatéraux», a estimé Syna.
La Conférence professionnelle de Syna décidera le 23 février de la
marche à suivre pour contrer la décision des entrepreneurs. Sans
convention nationale, une paix sur les chantiers est
impossible.
Menace de grèves
Les délégués de Syna ont déjà voté des mesures de lutte. Outre
des débrayages ponctuels et régionaux jusqu'à la fin mars, ils
appeleront à une vague de grèves dans la branche en avril et une
grève nationale en mai. La Conférence professionnelle de Syna
décidera pour sa part le 23 février des mesures à lancer.
La base a besoin d'une Convention nationale. Sans elle, les
travailleurs de la construction se trouveront dans l'insécurité et
pourront craindre du dumping salarial, estime le syndicat. Dans ces
conditions, ils ne se laisseront pas convaincre par l'extension des
accords sur la libre-circulation des personnes avec l'UE, a dit le
président de Sany Kurt Regotz.
Syna estime que la SSE n'a pas tenu ses promesses et a oeuvré en
«coulisse» pour que ses membres refusent le compromis. Pourtant, la
médiation précisait que «les résultats de la négociation ne peuvent
être acceptés ou refusés que comme paquet global».
ats/cer
Doris Leuthard consternée
Doris Leuthard ne peut pas vivre avec avec le rejet par les entrepreneurs du compromis sur la convention nationale du secteur principal de la construction.
La conseillère fédérale a annoncé à tsrinfo.ch qu'elle allait intervenir pour réunier patrons et syndicats en vue de trouver un compromis.
Le compromis a été refusé alors que les partenaires s'étaient mis d'accord après des mois de négociation.
Le partenariat social est capital pour la Suisse, poursuit la conseillère fédérale,
Doris Leuthard estime que ce désaccord va crisper la population, mettant ainsi en danger l'extension de la libre circulation des personnes.