A Neuchâtel, une "pause prolongée" a été organisée sur un
chantier en ville, a indiqué un porte-parole d'Unia. A Pratteln
(BL), quelque 200 ouvriers se sont rassemblés sur un chantier
durant la pause de midi. A Berne, des ouvriers se sont réunis à
12h30 au centre-ville pour une action de protestation.
Dans le Jura bernois, un débrayage d'environ 1h30 a été organisé
le matin sur un chantier de la Transjurane près de Court. Une
vingtaine d'ouvriers de deux chantiers de l'autoroute ont participé
à cette réunion, a indiqué Jean-Claude Probst, secrétaire d'Unia
Transjurane. Des actions d'une ou plusieurs heures se sont
également tenues à Bienne (BE), Coire, Glaris, Granges (SO),
Rheinfelden (AG), St-Gall et Wollerau (SZ). A certains endroits,
les employeurs ont tenté par des menaces de dissuader les ouvriers
de participer aux actions, a indiqué Unia dans un communiqué.
A Genève et en Valais, aucune pause de protestation n'a eu lieu
car des négociations sont en cours (voir
ci-contre). La journée de lundi n'était pas une grève,
mais les syndicats menacent d'y recourir à l'échelle nationale dès
la mi-mars si une solution n'est pas trouvée.
Solution romande envisagée
En Suisse romande, Unia et Syna appellent les entrepreneurs
conscients de la nécessité de conclure une convention collective de
travail (CCT) à agir au sein de la Société suisse des entrepreneurs
(SSE) pour l'amener à ratifier l'accord Nordmann.
Fin janvier, une majorité des délégués de la SSE avaient rejeté le
compromis obtenu sous l'égide de Jean-Luc Nordmann, l'ancien
directeur du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). A défaut de
conclure une convention nationale dans un délai de deux mois, les
syndicats se disent disposés à conclure une CCT au niveau romand,
mais dont le contenu doit être conforme à l'accord Nordmann,
ont-ils indiqué dans un communiqué.
La branche évolue sans convention collective depuis le 1er
octobre. En l'absence de convention, les syndicats craignent un
accroissement de la sous-enchère salariale et sociale et une
augmentation des risques pour la santé des travailleurs. Afin de
débloquer la situation, la SSE avait proposé vendredi passé de
remplacer les négociateurs des deux côtés, mais le syndicat Unia
avait refusé. La SSE exigeait le remplacement de Hansueli
Scheidegger, chef de la délégation d'Unia. En contrepartie, le
président de la SSE Werner Messmer proposait de se retirer lui
aussi des négociations.
ats/het
Exceptions valaisanne et genevoise
Le Valais et Genève n'ont pas vécu lundi de pause de protestation car des négociations s'y déroulent pour renouveler la convention collective de la construction.
La section valaisanne d'Unia est en pourparlers avec les employeurs cantonaux. Une convention cantonale devrait aboutir d'ici quelques jours. La pause de protestation a donc été transformée en séance d'information durant la pause de midi, a indiqué le secrétaire cantonal d'Unia Jeanny Morard.
Le Valais est en passe de suivre l'exemple du Tessin, où une convention collective cantonale a été signée.
A Genève, une séance «pour dialoguer et négocier avec les employeurs de la Société suisse des entrepreneurs se tiendra demain», a indiqué à l'ATS Pascuale Reale, secrétaire coordinateur du syndicat Syna. «Aucune action n'a été organisée aujourd'hui sur les chantiers».
L'objectif «n'est pas de mettre les patrons sous pression mais bien de trouver un accord», a-t-il poursuivi, au nom des syndicats genevois - Unia, SIT et Syna. Tous trois prendront place mardi à la table des négociations, aux côtés des responsables de la branche genevoise de la SSE.
En cas d'échec des négociations prévues mardi, trois autres séances sont déjà agendées. Elles se dérouleront jusqu'à la fin de la semaine prochaine.