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Cessez-le-feu dans la capitale tchadienne

Les rebelles sont entrés dans N'Djamena par la force samedi
Les rebelles sont entrés dans N'Djamena par la force samedi
Après avoir pénétré dans N'Djamena et avoir combattu durant plusieurs heures les forces gouvernementales, les rebelles ont accepté samedi soir un cessez-le-feu négocié avec le président libyen Mouammar Kadhafi.

Au cours d'un entretien téléphonique avec le général Nouri, chef
de l'Union des forces pour la démocratie et le développement
(UFDD), "il a été convenu d'un cessez-le-feu et des négociations
pour l'application de l'accord de paix de Syrte" signé en octobre
dernier à Tripoli entre la rébellion et le gouvernement tchadiens,
a indiqué l'agence officielle libyenne Jana. Le numéro un libyen
avait été mandaté samedi par l'Union africaine, avec son homologue
congolais Denis Sassou Nguesso, pour "trouver une solution négociée
à la crise actuelle" au Tchad.



Auparavant, les rebelles avaient affirmé avoir pris le contrôle de
la ville. "Le président Idriss Deby, encerclé dans la présidence,
peut partir s'il le désire", avait déclaré samedi après-midi un
responsable de la rébellion, Abakar Tollimi, alors que les combats
faisaient rage. «Nous contrôlons la situation, nous contrôlons la
ville, il y a des poches de résistance. Ils (les soldats
gouvernementaux) sont juste autour du palais présidentiel et font
du pilonnage à l'arme lourde», a ajouté Abakar Tollimi.

Idriss Deby toujours en poste

Les autorités tchadiennes ont cependant nié que la capitale soit
tombée. «Les forces de défense et de sécurité tchadiennes
contrôlent la capitale», a affirmé Mahamat Ali Abdallah Nassour,
ministre d'Etat. Il a assuré s'exprimer depuis la présidence d'où,
a-t-il dit, le chef de l'Etat conduit les opérations.



La situation restait confuse en soirée, même si un calme relatif
semblait de retour. Selon des sources militaires, les rebelles
contrôlaient les quartiers périphériques et une bonne partie du
centre-ville.



Selon une source militaire française, environ 2000 rebelles ont
pénétré à N'Djamena à bord de 4X4. Des tirs de mitrailleuses et
d'armes lourdes ont été entendus durant toute la journée. Les
belligérants n'ont diffusé aucun bilan des combats. Deux
Saoudiennes, l'épouse et la fille d'un employé de l'ambassade
d'Arabie saoudite, ont été tuées samedi par l'explosion d'une bombe
à la résidence de l'ambassadeur à N'Djamena. Des sources
diplomatiques ont précisé qu'il ne s'agissait pas d'un tir
délibéré.

La France condamne

Au sommet de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, les
dirigeants du continent ont condamné l'entrée des rebelles dans
N'Djamena et menacé de les chasser de l'UA s'ils accédaient au
pouvoir. «En cas de victoire de la rébellion, nous les
excommunierons de l'Union africaine», a déclaré le nouveau
président en exercice de l'UA, le Tanzanien Jakaya Kikwete.



La France, ex-puissance coloniale, a également condamné le coup de
force des rebelles et apporté son soutien à la médiation décidée
par l'UA. Le président Nicolas Sarkozy s'est «entretenu longuement
avec le président Deby», a précisé le porte-parole de
l'Elysée.



agences/sun

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Premières évacuations en marche

Au vu de la situation tendue, un premier avion français a décollé samedi vers 22h de l'aéroport de N'Djamena avec à son bord 75 étrangers évacués à destination de Libreville, a annoncé l'état-major des armées à Paris. Quelque 400 personnes souhaitent quitter le pays en raison des combats.

«Quelque 900 personnes ont gagné les trois points de rassemblement ouverts à N'Djamena avant d'être ramenées vers le camp Kossei des forces françaises qui jouxte l'aéroport», a précisé le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, de l'état-major.

Le Département fédéral des Affaires étrangères a précisé samedi que les 80 ressortissants suisses de N'Djamena étaient en sécurité sur les trois sites de rassemblement sécurisés par les soldats français.

Berne n'était pas en mesure de dire samedi soir combien de Suisses allaient quitter le pays.

Les 40 autres Suisses enregistrés dans le pays se trouvent dans des zones épargnées par les combats, notamment à Abéché, près de la région soudanaise du Darfour.

Les Suisses immatriculés au Tchad ne sont pas des touristes, a souligné Markus Börlin, chef de la cellule de crise à Berne. Il s'agit notamment de collaborateurs du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), d'ONG et de missionnaires.

Le Tchad est un pays prioritaire de l'aide bilatérale suisse. La coopération avec ce pays a démarré en 1965. En 2007, la Suisse a mené des projets dans les domaines de l'agriculture, la santé et l'éducation pour un total de 11 millions de francs.