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Yahoo! avec Google contre Microsoft?

Google, petit grain de sable dans la stratégie de Microsoft.
Google, petit grain de sable dans la stratégie de Microsoft.
Les géants du web se lancent dans une véritable bataille. Yahoo! a annoncé qu'il étudiait une alliance stratégique avec son concurrent Google pour se défendre face à l'offre lancée sur lui par Microsoft.

Selon des sources proches de la stratégie de Yahoo!, le groupe
envisage de reprendre contact avec l'autre géant qu'est Google,
premier moteur de recherche sur internet, avec qui il avait discuté
pendant plusieurs mois d'une alliance alternative.

Raid non sollicité

Yahoo! s'estime sous-évalué par le raid non sollicité de 44,6
milliards de dollars, soit 31 dollars par titre, annoncé vendredi
par le géant du logiciel Microsoft.



Dans le cadre d'un partenariat avec Google, Yahoo! pourrait
utiliser les services de recherche sur internet de son concurrent.
Une autre source proche de Yahoo! a déclaré que le groupe américain
avait fait l'objet d'une longue série de contacts préliminaires
avec des groupes de médias, de technologies et financiers, ajoutant
ne pas savoir si une offre alternative était imminente.

Google en chevalier blanc

Dans un mémo envoyé à ses employés, Yahoo! tente de rassurer:
«nous voulons souligner qu'absolument aucune décision n'a été prise
et qu'en dépit de ce que certains ont essayé de suggérer, il n'y a
certainement aucun processus d'intégration en cours».



Le «Wall Street Journal» a écrit sur son site web dimanche que le
CEO de Google, Eric Schmidt, avait appelé celui de Yahoo!, Jerry
Yang, pour lui offrir l'aide de son groupe, dans le but de contrer
l'offre de Microsoft. Des porte-parole de Yahoo! et de Google ont
refusé de commenter le dossier.

Problèmes de monopoles?

Google, répondant à l'offensive de son grand rival Microsoft,
s'est interrogé sur la compatibilité de l'opération envisagée avec
la législation antitrust et la lutte contre les monopoles.



David Drummond, l'un des vice-présidents de Google et son
principal responsable pour les questions juridiques, estimait
dimanche sur son blog que la fusion entre Microsoft et Yahoo!
pourrait entraver la libre compétition qui alimente depuis plus de
dix ans la course à l'innovation sur le web.



Microsoft a répondu aux arguments de Google en jugeant qu'une
fusion avec Yahoo! créerait «un numéro deux convaincant dans la
recherche sur internet et dans la publicité online» face au leader
du marché Google. «Les scénarios alternatifs ne conduisent qu'à une
moindre concurrence sur internet», écrit dans un communiqué le
directeur juridique de Microsoft, Brad Smith.



ats/cer

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Les autres candidats sont rares

Les analystes citaient vendredi le câblo-opérateur Comcast, le groupe de médias Viacom ou l'industriel General Electric parmi les autres possibles candidats à une alliance avec Yahoo!.

Les experts reconnaissent toutefois que les entreprises présentant un trésor de guerre aussi important que l'américain Microsoft pour financer une telle offre, ou une logique d'entreprise similaire en cas de rapprochement avec Yahoo, sont rares.

Ils précisaient à ce titre que Google, déjà en position de force dans la recherche sur internet, pourrait avoir du mal à obtenir un accord des autorités de régulation pour se rapprocher de Yahoo!.

Un annuaire web à l'origine

Fondé en 1994 par deux étudiants de l'université californienne de Stanford, Yahoo! devait être, à l'origine, un simple annuaire web.

Son nom serait un acronyme pour "Yet Another Hierarchical Officious Oracle", ce qui peut se traduire par "encore un classement génial officieux".

En décembre 2007, Yahoo! s'est placé en deuxième position sur le marché des recherches internet mondiales, en captant 12,8% des recherches. Mais son rival Google rassemble 62,4% des recherches (66 milliards de requêtes effectuées sur ses pages).

Yahoo! a enregistré un bénéfice net au 4e trimestre de 205,7 millions de dollars, en baisse de 23,5%. Sur l'ensemble de l'année la baisse est de 12,1% à 660 millions.

Le chiffre d'affaires a progressé de 7,6% au quatrième trimestre, à 1,83 milliard, et de 8,4% sur 2007 à 6,96 milliards de dollars, une hausse bien plus lente que celle du marché mondial de la publicité en ligne, secteur qui lui apporte l'essentiel de ses recettes.