Les oeuvres retrouvées sont le "Champ de coquelicots près de
Vétheuil" (1880) de Claude Monet et le "Marronnier en fleurs"
(1890) de Vincent Van Gogh. Leur valeur est estimée à 70 millions
de francs. Elles sont en bon état, selon la police.
Les tableaux ont été retrouvés lundi dans le parking de la
clinique psychiatrique «Burghölzli» de Zurich, à proximité du musée
Bührle. La police municipale de Zurich a confirmé mardi les
informations qui avaient filtré lundi soir.
Les gardiens du parking avaient indiqué avoir vu des tableaux dans
une voiture blanche non verrouillée et mal parquée. La police avait
alors lancé une vaste opération pour récupérer le véhicule.
Les deux autres tableaux dérobés, «Ludovic Lepic et ses filles»
(1871) d'Edgar Degas et «Garçon au gilet rouge» (1888/90) de Paul
Cézanne, restent introuvables. Leur valeur est estimée à 110
millions de francs. Toujours pas trace non plus des trois hommes
qui ont fait main basse sur les quatre toiles le 10 février à la
collection Bührle.
Encore des zones d'ombre
Les enquêteurs ont admis ne pas connaître l'identité des voleurs
ni l'origine de la voiture dans laquelle les tableaux ont été
retrouvés. Les plaques d'immatriculation zurichoises de cette
automobile ont été volées sur une Peugeot de couleur rouge dans le
courant du mois.
Le vol des quatre oeuvres, évaluées au total à 112 millions
d'euros, est considéré comme l'un des plus gros des 20 dernières
années en Europe en termes de valeur.
A la question de savoir si une rançon avait été payée, le
directeur du musée Lukas Gloor a indiqué: «je ne peux pas
répondre». «Pas à ma connaissance», a dit de son côté le
porte-parole de la police municipale, Mario Cortesi.
Un cas "unique"
Il est unique dans l'histoire des vols d'art qu'une partie des
tableaux dérobés soit rendue ou abandonnée: «je ne connais pas de
cas semblable», a souligné le conservateur du musée. Il a ajouté:
«C'est miraculeux que ces oeuvres nous reviennent si vite».
Les voleurs ont apparemment abandonné les plus encombrantes des
quatre toiles dérobées. C'est l'hypothèse émise mardi par Lukas
Gloor. "On remarque que ce sont les deux plus grandes toiles qui
ont refait surface", a-t-il expliqué. Les deux tableaux encore
manquants sont les plus petits.
agences/cer
Série de vols de tableaux en Suisse
Le 10 février, trois hommes armés ont fait main basse sur quatre toiles d'une valeur totale de 180 millions de francs à la collection Bührle à Zurich.
La semaine précédente, ce sont deux Picasso valant 4,8 millions de francs qui ont disparu d'une exposition à Pfäffikon (SZ).
Vendredi, des inconnus ont volé onze tableaux d'une valeur totale de 300'000 francs dans un appartement de Kilchberg (ZH).
Vingt toiles avaient déjà disparu de ce même logement durant la nuit du 24 au 25 janvier.
Un "énorme soulagement"
Le groupe de travail spécial mis sur pied dans le cadre de cette affaire a déjà reçu une foule d'indices de Suisse et de l'étranger, précise la police.
L'enquête se poursuit en collaboration avec la police cantonale et la police criminelle fédérale.
Il s'agit notamment d'examiner d'éventuels liens avec d'autres vols d'objets d'art en Suisse et à l'étranger.
Selon le commandant de la police, ce succès partiel motive à poursuivre les investigations.
Directeur du musée, Lukas Gloor a de son côté évoqué un "énorme soulagement". Il ne faut toutefois pas oublier que deux tableaux sont toujours manquants.