Sans nommer de pays, le porte-parole du ministère des Finances a
confirmé que l'Allemagne était prête à partager ses informations
avec les Etats avec lesquels elle avait des accords de coopération
juridique. "Nous allons répondre aux demandes dans ce sens", a
déclaré Thorsten Albig lors d'une conférence de presse. "Je ne peux
vraiment pas m'imaginer que nous vendions ces données", a-t-il
assuré.
Certaines informations ont visiblement déjà été transmises,
ainsi par exemple à la France. "On a reçu les informations en
question il y a quelques semaines, on est en train de vérifier les
données transmises; tout est couvert par le secret fiscal", a-t-on
appris auprès du ministère français du Budget. "Les échanges
d'information entre les Etats européens, c'est quelque chose de
normal et de fréquent, ils vont aller croissants et se renforcer",
ajoute-t-on au ministère.
Plusieurs demandes
Berlin aurait en outre eu des demandes à cet effet en provenance
de Finlande, de Suède et de Norvège, rapportait lundi le quotidien
Handelsblatt. Un porte-parole de l'autorité fiscale suédoise,
Skatteverket, n'a pas souhaité faire de commentaires sur une
éventuelle demande adressée à Berlin, mais "nous coopérons très
bien avec les autres pays", a-t-il expliqué à l'AFP.
D'autres pays s'attendent à être informés directement par
l'Allemagne si leurs citoyens sont concernés, en vertu d'accords de
coopération des administrations fiscales. C'est le cas des Pays-Bas
par exemple: si des Néerlandais sont impliqués, "nous nous
attendons à ce que leurs données nous soient transmises", a ainsi
expliqué à l'AFP Jan-Erik van der Werff, porte-parole du ministère
des Finances.
Même chose en Autriche. "Nous obtiendrons ces données de toute
façon", a indiqué le porte-parole du ministère des Finances du
pays, Harald Waiglein, précisant que la procédure pouvait prendre
un certain temps. Mais "je ne pense pas que beaucoup d'Autrichiens
soient concernés, car le régime fiscal en Autriche est beaucoup
plus favorable" qu'en Allemagne, a-t-il ajouté.
ats/hoj
Des méthodes courantes?
Berlin a reconnu récemment que les services secrets allemands avaient versé, avec l'aval du gouvernement, entre 4 et 5 millions d'euros à un informateur, entre-temps identifié, pour acquérir des données bancaires venues du Liechtenstein.
Ces informations ont permis à la justice allemande de lancer une vaste enquête sur des fraudeurs du fisc, parmi lesquels des personnalités connues.
Selon le quotidien "Financial Times" de lundi, le Royaume-Uni aurait pour sa part acquis des informations sur une centaine de riches Britanniques directement auprès de l'informateur à l'origine du scandale, pour quelque 100'000 livres (133'000 euros).
Le ministère allemand des Finances n'a pour sa part pas été en contact avec le Royaume-Uni à ce sujet, a déclaré son porte-parole.